En marge de la réunion du G20 tenue à Hambourg, la Banque mondiale a annoncé un nouveau dispositif de financement pour mobiliser plus de 1 milliard de dollars en faveur des femmes entrepreneures et aider à accroître l’accès des femmes des pays en développement aux financements, marchés et réseaux dont elles ont besoin pour assurer le démarrage et la prospérité de leurs entreprises.
Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale, Christine Lagarde, Directrice du FMI, Ivanka Trump, conseillère du président américain, Siv Jensen, ministre des Finances de Norvège, ainsi que Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères du Canada ont présidé, en présence de chefs d’Etat, une cérémonie officielle de lancement de ce nouveau fonds «We-Fi».
Le fonds «We-Fi» vise à améliorer l’accès au capital, apporter une assistance technique, investir dans des projets et programmes de soutien aux femmes entrepreneuses et aux PME féminines dans les pays clients du Groupe de la Banque mondiale, créer une plateforme électronique et améliorer le cadre légal facilitant l’entrepreneuriat féminin.
Il vise, également, à faire jouer l’effet de levier des financements des donateurs – d’un montant actuel de plus de 325 millions de dollars- pour débloquer plus d’un milliard de dollars auprès des institutions financières internationales et des banques commerciales, en faisant appel à des intermédiaires financiers, des fonds et d’autres acteurs du marché.
Contactée par leconomiqtemaghrebin.com, Essma Ben Hamida, co-fondatrice et Directrice générale de Enda tamweel, a précisé que lors de sa participation à cette réunion, elle a annoncé que le secteur du micro-entrepreneuriat est loin d’être négligeable. «En Tunisie, on considère que le marché de la micro-finance est de quelque 1,5 million de personnes. Enda tawmeel, à elle seule, sert actuellement 310 000 micro-entrepreneurs dont deux-tiers de femmes, et a accordé des prêts de la valeur d’un milliard de dollars à 650 000 personnes depuis sa date de création en 1995», a-t-elle affirmé, ajoutant que Enda tamweel est totalement auto-financée grâce au taux de remboursement de ses prêts qui dépasse 97%. De plus, ces micro-entreprises ont, selon ses dires, créé quelque 75 000 emplois salariés surtout dans les quartiers populaires et dans les zones rurales.
Elle a indiqué que la plupart de ces micro-entrepreneurs, en Tunisie et ailleurs, ont un niveau d’études modeste et n’ont aucune formation en entrepreneuriat. «Pour augmenter les chances de développement de leurs entreprises, ils ont besoin d’un appui sérieux dans des domaines comme l’éducation financière, des notions de base de gestion d’entreprise et de commercialisation. C’est pour cela que la nouvelle facilité revêt une grande importance».
Mme Ben Hamida a fait savoir qu’«Enda Tamweel estime qu’il faut compter 2 000 dinars par personne et par an pour assurer cet appui essentiel. «Les micro-entrepreneurs – qui supportent déjà le coût de leur propre source de financement – doivent être aidés pour accéder à des formations et à l’accompagnement. Pour l’ONG Enda inter-arabe, un objectif modeste mais raisonnable serait d’appuyer 10 000 femmes micro-entrepreneures par an pendant les cinq prochaines années avec une enveloppe d’environ 25 millions de dollars. Cet investissement aurait un rendement social élevé, à savoir l’impact de l’éducation financière sur leur entreprise, leur statut dans la société grâce au contrôle et à l’utilisation des ressources pour leur famille, comme une meilleure nutrition, santé et éducation pour les enfants», conclut-elle.