Afin de renforcer les relations entre la Tunisie et la Chine, plusieurs opportunités sont à saisir, notamment au niveau de l’attraction des flux de touristes chinois. Mais les questions qui se posent sont les suivantes: la Tunisie est-elle en mesure de répondre aux attentes des Chinois, particulièrement dans le secteur du tourisme? Si la stratégie existe pour attirer les touristes chinois, quelles sont les mesures de renforcement à court et à moyen termes?
Revenant sur un état des lieux du secteur du tourisme chinois, les statistiques ont démontré que la Chine s’est positionnée, en 2016, en tant que premier marché émetteur au niveau mondial, suivie des États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. En termes de dépenses totales, les touristes chinois ont dépensé deux fois plus que les Américains, trois fois plus que les Allemands, quatre fois plus que les ressortissants de la Grande-Bretagne ainsi que six fois plus que les Français.
Au niveau des destinations, sur les dix premières destinations, huit sont situées en Asie, et ce, en raison de la proximité géographique et culturelle. Les deux autres, Etats-Unis et France, pour l’attraction culturelle.
Quant au revenu du touriste chinois, il se situe entre 1300 et 1600 dollars. Lors de ses déplacements, il consacre près du tiers de son budget au shopping. Viennent ensuite l’hébergement, la restauration et le transport. Une part négligeable est réservée aux activités culturelles et de divertissement.
Tourisme tunisien: état des lieux et mesures de renforcement
Pour la Tunisie, elle a acquis au fil des années une très grande expérience et dispose d’un savoir-faire incontestable dans le domaine du tourisme. Reste, cependant, quelques lacunes à colmater, notamment pour consolider le marché chinois au cours des années à venir.
Parmi ces lacunes, on peut citer:
- Les consommateurs ne viennent pas pour faire du tourisme balnéaire ;
- Une part importante de leur budget est consacrée à l’achat de produits de très grand luxe non disponibles en Tunisie ;
- Leurs habitudes culinaires, leur mode de vie n’est pas comparable à celui du consommateur maghrébin ou occidental ;
- La barrière de la langue est un sérieux handicap faute de guides et d’agents d’accueil;
- Une absence de ligne aérienne directe…
S’ajoute à cela le fait qu’il existe d’autres destinations disponibles semblables à la Tunisie et qui ont l’avantage d’être plus proches et offrent plus de facilités de transport, de paiement, d’achat, à savoir les Emirats Arabes Unis et le Qatar.
Face à ces lacunes, la Tunisie doit opter pour des mesures de renforcement du secteur touristique à court et à moyen termes. Pour le court terme, les parties concernées doivent insérer la Tunisie dans les circuits organisés européens offerts par les tour-opérateurs, multiplier les campagnes publicitaires et participer aux foires et introduire les modes de paiement électroniques utilisés par les Chinois.
Pour le moyen terme, il importe de créer une rotation aérienne Tunis- Djerba – Pékin- Shangaï, encourager les grandes chaînes hôtelières chinoises à entrer en partenariat (rachat ou location gérance) avec des partenaires tunisiens, notamment à Djerba, et créer des chaînes de grand luxe pour la vente en détaxe (Tunis, Hammamet, Sousse et Djerba)…