Le taux de la classe moyenne tunisienne par rapport à l’ensemble de la population, durant ces deux dernières décennies, se réduit comme une peau de chagrin, soutient Riadh Béchir, économiste et chercheur à l’Institut des zones arides de Médenine, lors de son intervention, dans le cadre d’un colloque international tenu à Hammamet portant sur les classes moyennes dans le monde arabe.
Ainsi, il a indiqué que le taux de la classe moyenne par rapport à l’ensemble de la population était de l’ordre de 63% en 2015, après avoir été de 83% en 2005.
Plusieurs causes ont contribué à cette dégradation, à savoir la hausse de l’inflation entraînant une baisse du pouvoir d’achat, la hausse de l’endettement, l’absence d’une justice fiscale. Toutes ces raisons ont contribué à la propagation de l’évasion fiscale et de la contrebande qui a créé de nouveaux richards.
Il ajoute qu’indéniablement la classe moyenne a de tout temps été un moteur de croissance pour l’économie nationale, en ce sens qu’à travers les recettes fiscales qu’elle procure à l’Etat, elle finance des services vitaux comme la santé et l’éducation mais paradoxalement, en contrepartie elle ne bénéficie pas de services décents et ceux qui existent actuellement ne répondent pas à ses attentes.
En dernière analyse, il a recommandé plus de vigilance afin de sauvegarder le rôle socio-économique de la classe moyenne laquelle, par ricochet, aidera à préserver la paix sociale.