Lors d’un point de presse, organisé aujourd’hui, présidé par Héla Cheikhrouhou, ministre de l’Energie, des mines et des énergies renouvelables, Moncef Harrabi, PDG de la Société tunisienne d’électricité et du gaz (STEG) a mis l’accent sur le pic record de la consommation d’électricité pendant l’été 2017.
Dans ce contexte, Khaled Mokni, représentant de la STEG, a annoncé que suite à la hausse des températures enregistrée ces derniers jours en Tunisie, la consommation d’électricité a atteint en un seul jour (12 juillet) un record historique, soit 3800 mégawatt contre 3400 MW en 2016, 3600 en 2015 et des estimations maximales de 3900 MW pour l’été 2017. Sachant que la capacité de production installée est à hauteur de 4110 mégawatts.
Pour satisfaire la demande en électricité des Tunisiens, la STEG a eu recours à l’interconnexion entre la Tunisie et l’Algérie. Cela n’empêche que la STEG a pris toutes les dispositions qui s’imposent, et ce, dans le cadre de ses préparatifs pour faire face au pic de la demande en électricité pendant cette saison estivale et assurer un approvisionnement continu.
D’ailleurs, toutes les structures de production, de transport et de distribution ont été maintenues pour qu’elles assurent leur rôle dans les meilleures conditions.
Ainsi, le dispositif mis en place est fin prêt pour satisfaire la forte demande pendant la période estivale. Et pour maîtriser davantage le pic de la consommation et réduire la demande en électricité, la STEG a également déployé tous ses efforts et ses moyens disponibles.
Pour sa part, Héla Cheikhrouhou a annoncé que pour la première fois en Tunisie, la consommation d’électricité a enregistré un record historique, engendrant une hausse de 11% par rapport au pic précédent.
S’ajoute à cela l’arrêt de toute opération d’acheminement des produits pétroliers suite à la fermeture de la vanne principale du pipe-line reliant le champ El Borma à la station de pompage d’El Kamour. Suite au sabotage de ce pipe-line, il a été décidé de fermer cette station.
Sans compter le vol de l’électricité qui devient de plus en plus fréquent, englobant les fraudes au compteur, les branchements sauvages au réseau de distribution et toutes les tactiques visant à consommer de l’ électricité non facturée. Ce vol cause beaucoup de pannes techniques imprévues. Sachant que les pertes techniques auprès de la STEG représentent actuellement 17% du total.
Face à cette situation, Mme la ministre a appelé tous les Tunisiens à être responsables et économes d’énergie. Revenant sur la question de l’augmentation du prix des hydrocarbures, la ministre a précisé qu’aucune augmentation du prix de l’électricité et du gaz n’est prévue pour 2017.
Dans le même sillage, Moncef Harrabi a affirmé que malgré le pic historique, la STEG a réussi jusque-là à satisfaire 99,99% de la demande en électricité de tous les Tunisiens et elle a même pris toutes ses dispositions pour éviter le black-out (coupure totale).
Mais le vol de l’électricité a pris une telle ampleur, a-t-il fait remarquer au passage, qu’un plan d’action est en train d’être élaboré par la STEG, en collaboration avec le ministère de tutelle pour y faire face. Une autre épine douloureuse au flanc de la STEG : le recouvrement qui expose les agents en charge de cette tâche à de réels dangers.
Et d’ajouter que le projet pilote « Smart Grid » (réseau d’électricité intelligent), qui va entrer en vigueur en 2018 dans plusieurs régions du pays et qui sera généralisé sur tout le territoire tunisien à partir de 2023, vise la modernisation de l’infrastructure de base et la mise en place de compteurs intelligents, en guise de solutions, parmi d’autres, pour faire face à ces problèmes majeurs de la STEG.