Lors d’un point de presse organisé aujourd’hui, en présence de Kamel Saâd, secrétaire général adjoint de l’UGTT, Fehmi Houki, DG auprès du ministère du Tourisme, Mehdi Heloui, représentant de l’ONTT et Nada Ghozi, présidente de la commission «Outgoing», Mohamed Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) est revenu sur les difficultés que connait le secteur des agences de voyages, notamment celles liées à l’activité «Outgoing».
A cet égard, M. Toumi a annoncé que depuis 2006, l’Etat a accordé une enveloppe de 10 millions de dinars à l’activité outgoing (séjours à l’étranger). Mais avec le développement de cette activité et des besoins du marché tunisien, ce montant est devenu insuffisant.
De ce fait, un Conseil ministériel a été organisé en 2014 visant à augmenter ce montant, pour passer de 10 millions de dinars à 20 millions de dinars en 2014. Un montant qui reste, selon M .Toumi, insuffisant. Sachant que les recettes touristiques ont été de l’ordre de 3600 millions de dinars.
Face à cette situation, le responsable a précisé que la FTAV a multiplié les efforts pour augmenter progressivement ce seuil jusqu’à envisager la libéralisation totale, et ce, parce que, d’une part, le nombre des agences de voyages a augmenté au vu de la hausse de la demande réelle et, d’autre part, le nombre des unités touristiques qui exercent sous le régime informel augmentent de plus en plus générant une concurrence déloyale.
Pour ce faire, en décembre 2014, une étude a été menée par les autorités concernées, à savoir le ministère du Tourisme, celui des Finances et la BCT. Les résultats de cette étude ont dévoilé que les besoins de l’activité outgoing en Tunisie sont estimés à 40 millions de dinars pour 2016, 50 millions de dinars pour 2017, 60 millions de dinars pour 2018 jusqu’à la libéralisation totale à partir de 2019.
A ce propos, un Conseil ministériel a bien été tenu en février 2017 mais qui n’a accordé qu’une allocation de 25 millions de dinars. Sachant que les recettes touristiques ont été de l’ordre de 2322 millions de dinars en 2016.
Vu l’insuffisance de ce montant, les agences de voyages ont dépassé ce seuil à hauteur de 15 millions de dinars jusqu’au 11 juillet, date de la réunion tenue au sein du ministère du Tourisme durant laquelle les concernés ont été informés par le dépassement du seuil.
Ce dépassement constitue, selon M. Toumi, un indicateur très dangereux, touchant directement la pérennité des agences de voyages. Ces dernières qui sont aujourd’hui en pleine crise, seront obligées de fermer causant la perte de plusieurs postes d’emploi, et ce, au profit des gens qui travaillent dans le circuit informel.
Mohamed Ali Toumi a annoncé que si les autorités concernées ne révisent pas les besoins nécessaires de l’activité outgoing dans les jours qui viennent et appliquer les résultats de l’étude de 2014, la FTAV sera obligée de hausser le ton et faire le nécessaire pour sauver ce secteur.
Au final, il n’a pas manqué d’appeler l’Etat à maîtriser les importations tunisiennes qui sont de plus en plus en hausse, tel est le cas de l’Algérie qui vient de limiter les produits d’importation pour équilibrer sa balance commerciale. «Il faut que chacun assume ses responsabilités pour faire face à cette crise», conclut-il.
Dans le même sillage, Kamel Saâd a affirmé que si les autorités ne trouvent pas de solutions immédiates, l’UGTT va soutenir les agences de voyages dans cette crise économique et sociale, parce que la fermeture de certaines agences va causer des pertes d’emploi au moment où le pays a besoin d’augmenter le nombre de touristes ainsi que les postes d’emploi…
Du côté du ministère, le représentant a fait savoir que ce dossier est en phase d’étude actuellement avec la BCT, dans l’attente d’opter pour des solutions en vue d’une sortie de crise durable.