Les députés de l’ARP devront élire les membres de l’Instance nationale du droit à l’accès à l’information en ce mardi 18 juillet. Entre l’élection de ses membres et ses prérogatives qu’en est-il ? Chawki Gaddes, président de l’Instance nationale de protection des données personnelles donne son point de vue.
Il a mis l’accent sur la problématique du contenu de cette instance qui, selon lui, risque de se révéler une coquille vide. Il précise dans ce contexte: « Nous avons attiré l’attention du gouvernement, des députés depuis des mois parce qu’il ne suffit pas d’élire, si elle ne dispose pas de moyens financiers et humains, cette instance sera mort-née ».
Et de poursuivre: » Comment une instance pourrait-elle traiter des milliers de dossiers avec seulement deux membres permanents? C’est la condamner à l’inefficacité tout comme ces contre-pouvoirs à qui on a ôté les moyens d’exercer leur mission ».
A propos de la carte d’identité biométrique, beaucoup s’interrogent sur les garanties des droits et si les libertés individuelles seront respectées. Pour M. Gaddes, la réponse est non. Il s’explique : en créant une puce, les caractéristiques biométriques de chaque citoyen seront cryptées. De ce fait, le citoyen ne peut en aucun cas consulter ses propres données. « Ce qui est tout de même une aberration”, s’insurge-t-il, en poursuivant: “ Si vous essayez de le faire, vous serez condamné à cinq ans de prison ferme », a-t-il prévenu.
D’après lui, ce projet de loi ne mentionne que la carte d’identité, mais n’évoque pas le fichier qui sera mis en place par le ministère de l’Intérieur et encore moins si la société adjudicatrice du marché qui travaillera sur ce projet est nationale ou internationale. « A mon avis, elle sera internationale », a-t-il indiqué.
Quelles sont donc les mesures pour garantir la sécurité de ces données? Ne risquent-elles pas d’être piratées ? Ou pis encore, la structure internationale en charge du projet va-t-elle respecter les données personnelles et ne pas les transmettre en secret à une autre organisation ?
M. Gaddes souligne à ce propos : » Ce sont autant de questions légitimes auxquelles les parties concernées doivent pouvoir fournir une réponse convaincante à l’opinion publique « .
En définitive, la carte biométrique représente-t-elle une nouvelle liberté ou une restriction des libertés individuelles ? Pour le président de l’Instance nationale de protection des données personnelles, ce serait plutôt une restriction.