L’économiste Ezzeddine Saïdane a indiqué dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que le verdict du CIRDI contre l’Etat tunisien, dans l’affaire de la BFT, peut causer la dégradation de la note souveraine de la Tunisie.
Rappel des faits : Dans son verdict, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a considéré que la Tunisie a violé le droit de propriété du groupe londonien ABCI qui a acheté la BFT, en 1983. De même, le Centre international a condamné la Tunisie à payer un milliard de dinars comme dommages et intérêts à la Banque londonienne ABCI.
L’économiste a indiqué que le montant n’est qu’estimatif et que les experts n’ont pas encore évalué définitivement les dommages et intérêts. Cependant, « il n’existe pas de doute que l’impact d’une telle somme sera lourde sur le budget de l’Etat » regrette-t-il. À cet égard, il a rappelé que le budget de l’Etat est extrêmement serré « d’ailleurs nous avons de sérieux problèmes pour concevoir les orientations du budget de l’Etat de 2018. Je rappelle à cet égard que le problème des finances publiques devient de plus en plus grave », rappelle-t-t-il.
L’affaire de la BFT est une épée de Damoclès tendue depuis plus de vingt ans et voici que le verdict est tombé. « Il en ressort du verdict que la Tunisie n’a pas respecté la loi et plus particulièrement la loi internationale. Or cela pose un grand problème vis-à-vis de nos partenaires étrangers qu’il s’agissent des bailleurs de fonds ou des investisseurs. Tout laisse à démontrer aujourd’hui que la seule voie de salut de l’économie tunisienne est l’investissement» indique-t-il. À cet égard, Ezzeddine Saïdane a insisté sur le fait que l’investissement local uniquement n’est pas suffisant pour sauver l’économie tunisienne et qu’il faut recourir à l’investissement extérieur.
À notre question quel impact sur la réputation de la Tunisie ? Notre interlocuteur a indiqué que la situation se résume à un Etat qui ne respecte pas la loi devant les investisseurs ce qui pourrait dégrader la note souveraine de nouveau. « Ce verdict est un incident important qui peut avoir des répercussions importantes sur la note souveraine de la Tunisie » regrette-t-il.
En conclusion l’expert a affirmé qu’il n’existe plus d’alternative pour la Tunisie étant donné que le verdit est définitif. Notons que les deux parties doivent déterminer le montant de l’indemnisation et le calendrier du paiement auprès du CIRDI avant le 25 juillet si non le CIRDI va s’en charger.
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