Le 15 juillet dernier a été décrété jour de fête nationale en Turquie. C’est le jour de la célébration par les Turcs de l’échec de la tentative de coup d’Etat survenu à la même date l’année dernière.
Le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, s’est déplacé en Turquie pour participer avec ses amis turcs aux festivités tenues à cette occasion. Il a, lors de cette visite, rencontré hier, mardi 18 juillet 2017, le président turc Recep Tayyip Erdogan pour lui présenter ses félicitations, ainsi que celles de son mouvement pour l’échec de la tentative qui n’a duré que l’espace d’une nuit, puisqu’elle a été déjouée quelques heures seulement après son déclenchement.
La rencontre a été l’occasion pour les deux hommes « d’examiner la situation dans la région et pour appeler à résoudre les différends, qui y sont survenus, par le dialogue », peut-on lire sur la page officielle Facebook du président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi. Et l’on n’a pas besoin de grandes qualités d’analyse pour deviner qu’il s’agit là du conflit entre le Qatar, le grand bailleur de fonds des Frères musulmans et les autres pays du Golfe, à leur tête l’Arabie Saoudite.
Manifestement, il devient inquiétant pour le gouvernement turc ainsi que pour le mouvement Ennahdha en Tunisie de voir le conflit perdurer et la menace imminente d’une escalade de la tension dans la région persister. Chose qui signifie pour Ennahdha et la partie turque, la perte d’un allié de taille pour l’aboutissement de leur stratégie dans la région. Car une éventuelle escalade signifiera certainement un changement considérable de la donne et une reconfiguration des rapports de force entre les différents belligérants prétendant marquer de leur empreinte les conflits qui se jouent encore, notamment celui de la Syrie.
Au-delà de ces considérations stratégiques, il semble aussi que l’avenir même de l’islam politique auquel s’identifient l’AKP turc et le parti Ennahdha tunisien est en jeu. C’est pourquoi, la coordination des positions devient impérative pour les deux parties, voire une question de vie ou de mort.
Si pour la Turquie la position à adopter est claire, allant même jusqu’au renforcement du Qatar par des forces militaires turques qui interviendraient en cas d’une éventuelle hostilité, pour le parti islamiste tunisien, les choses semblent beaucoup plus compliquées. Faisant partie d’un gouvernement qui a opté pour la neutralité dans ce conflit, le parti Ennahdha ne peut cependant cacher sa propension à voir le rôle du Qatar dans la région, en Syrie particulièrement, se renforcer. C’est pourquoi, il semble plus à l’aise d’exprimer son soutien sans faille pour l’émirat à l’extérieur de la Tunisie qu’en Tunisie même, sachant qu’une grande partie de l’opinion publique tunisienne voit d’un bon œil le siège imposé au Qatar.
Bravo Cheikh! Il est un vrai leader, il joue le rôle que le président de notre pays doit le jouer. Ses visites ne peuvent pas être qu’utile au pays.
Cheick Rached a toujours montré son dévouement aux causes de liberté et de justice. En Tunisie, il est le seul personnage présentant l’image d’un vrai leader.
La raison du plus fort étant toujours la meilleure, tans pis pour le Qatar, vive la Turquie !
Voilà la ligne conductrice d’Ennahda et de son très cher Cheikh, je vais dans la direction du souffle du vent !