Faire de la lutte contre la corruption un grand combat de tous (citoyens, gouvernement, ministres, députés, société civile…) Cela dit, pour opérer un éveil national, il faut une stratégie claire et efficace. Des ministres du gouvernement d’union nationale s’expriment à ce propos.
Rencontrée à l’ARP, Majdouline Cherni, ministre de la Jeunesse et des Sports, a souligné que la Tunisie a fait un pas en avant dans la guerre menée contre la corruption. Elle précise: « Le monde entier nous observe et nous suit car il n’est pas évident de nos jours d’y parvenir en un laps de temps réduit en respectant à la fois les standards internationaux de la bonne gouvernance et les droits de l’Homme. De ce fait, la Tunisie a envoyé un message fort et a fait preuve de courage, d’audace et de volonté, mais le chemin est encore long ».
Interrogée sur les mesures adoptées en termes de lutte contre la corruption au sein du ministère des Sports, Mme Cherni a répondu: « Nous avons opéré une refonte des critères d’attribution des bourses de sport. Tout comme nous avons transféré une dizaine de dossiers soupçonnés de corruption et de terrorisme à la justice ». Elle précise dans ce contexte: » Nous avons trouvé des salles de sport qui avaient profité de leur statut pour envoyer des jeunes en Syrie… Ce qui a permis l’arrestation d’une dizaine de jeunes ».
Par ailleurs, Mehdi Ben Gharbia, ministre des Relations avec les instances constitutionnelles et la Société civile, a rappelé que le gouvernement d’union nationale a détaillé son plan d’action de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.
Il souligne: « Mener la guerre contre la corruption c’est avant tout une politique d’Etat et non une campagne. Cette politique doit prévoir le renforcement du cadre juridique dans la lutte contre la corruption avec les lois promulguées, notamment la loi organique de l’Instance nationale de lutte contre la corruption et prochainement le projet de loi relatif à la lutte contre l’enrichissement illicite ».
Et de conclure: « Notre objectif est de renforcer les institutions de l’Etat en donnant plus de moyens à une administration numérique forte pour contrer les actions de corruption. Et ce n’est qu’avec ce type de démarche que nous serons un Etat de droit, où personne n’est au-dessus de la loi ».