C’est dans la journée du vendredi que le projet de la loi organique sur les violences à l’égard des femmes a été débattu en plénière à l’ARP.
Épuisée mais enthousiaste et surtout reconnaissante à l’Association tunisienne des femmes démocrates, tels sont les mots qu’ a exprimés Bochra Bel Haj Hamida, députée indépendante connue pour son long combat pour défendre les droits socioéconomiques des femmes.
Elle a déclaré dans un post: « Une pensée à deux femmes qui me manquent terriblement Safia Farhat qui passait des journées entières à écouter les femmes victimes de violences, à leur chercher des solutions notamment l’hébergement et à la fin de la journée quand elles sont encore là elle les invitait chez elle. Certaines y sont restées des mois. Ainsi que Neziha Jemaâ, très discrète, mobilisée et prête à sillonner tout le territoire dans sa petite et vieille voiture pour défendre les femmes battues, violées, harcelées, exploitées, en manque de ressources ….Je n’oublie pas son regard réprobateur et déçu quand elle était fâchée à cause des divergences de points de vue quant à la démarche à suivre ».
Elle précise: « C’est la raison pour laquelle, ce projet de loi va permettre une prise de conscience chez les hommes afin qu’ils réfléchissent à deux fois avant de commettre l’irréparable ».
C’est pourquoi, il y a lieu d’abroger l’article 227 bis du Code pénal qui énonce : « Est puni de six ans d’emprisonnement, celui qui fait subir, sans violences, l’acte sexuel à un enfant de sexe féminin âgé de moins de quinze ans accomplis. La peine est de cinq ans d’emprisonnement si l’âge de la victime est supérieur à quinze ans et inférieur à vingt ans accomplis. Le mariage du coupable avec la victime dans les deux cas prévus par le présent article arrête les poursuites ou les effets de la condamnation. »
Cet article est en contradiction avec les droits des femmes qui ne doivent pas être contraintes d’épouser leur bourreau en cas de viol. C’est indigne et inhumain. La législation en vigueur ne peut continuer à faire subir ce traumatisme aux femmes, elle doit être amendée.
Notons que la vidéo a été réalisée par un groupe de militante pour faire pression sur l’ARP dans le cadre d’une campagne à l’initiative du collectif Nissa al 46 et d’autres militantes féministes.
Que pensent les militantes de l’article 227 bis?
Pour Nadia Chaabane, le message étant de dire aux élus que finalement le maintien de cet article en l’état revient à un « permis de violer ».
Alors que l’enjeu est de taille: Donner tous les droits aux Femmes, conclut Nihel Ben Amar en poursuivant: « La deuxième République tunisienne ne se fera pas sans donner tous ses droits aux Femmes Tunisiennes ».