L’affaire de la Banque franco-tunisienne (BFT) n’en finit pas de faire des vagues. Les dernières déclarations incendiaires du secrétaire d’Etat aux Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mabrouk Korchid, ne sont pas pour surprendre, il a pointé du doigt « une trahison » qui a permis au plaignant de gagner son procès contre l’Etat tunisien. Explications.
« Sans cette trahison, l’Etat n’aurait pas perdu ce procès », c’est ce que Mabrouk Korchid a déclaré au quotidien La Presse dans sa livraison du 23 juillet 2017.
Expliquant en quoi cette trahison consiste, le secrétaire d’Etat a fait savoir que « l’Etat tunisien a délivré en 2012 une amnistie à notre adversaire, reconnaissant son bon droit, que tout ce qu’il a subi du temps de Ben Ali entrait dans le cadre du harcèlement et que par conséquent tous ses engagements envers la Tunisie étaient à considérer nulles et non avenues parce qu’obtenus sous la contrainte ».
Ainsi le comité d’arbitrage s’est appuyé sur ce document de 2012 pour prononcer son verdit qui culpabilise la Tunisie et la condamne à payer environ 400 millions d’Euros comme dommages et intérêts. « La responsabilité incombe donc au ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières de l’époque », accuse-t-il.
Par ailleurs, le secrétaire d’Etat aux Domaines de l’Etat et aux Affaires foncières a considéré que le gouvernement d’union nationale n’y est pour rien dans cette affaire : « Lorsque je suis venu aux affaires, le système était déjà verrouillé. Le dernier délai pour les plaidoiries et les recours était en mars 2016. Donc, le gouvernement d’union nationale n’a rien à voir avec ce dossier. Le verdict a été prononcé alors que nous sommes aux commandes », avance-t-il.
Il est à rappeler que le montant fixé des dommages et intérêts dans cette affaire n’est qu’une estimation. Il faudra au moins entre trois et quatre ans pour arrêter le montant final.