On sent monter aujourd’hui dans notre pays des exigences démocratiques qui remettent en question la mise en place des institutions nationales. Le 25 juillet, nous célébrons la fête de la République. Soixante ans plus tard, convient-il alors de franchir le pas et de proposer ce que serait aujourd’hui une 2 ème République? Commençons par nous intéresser au diagnostic.
De ce point vue, Mehdi Jomâa, fondateur du parti Al badil ettounsi, soutient que le chemin est encore long pour la concrétisation effective de la deuxième République. Selon lui, la première République a permis la mise en place des institutions de l’Etat, la deuxième République est plus concernée par la mise en place d’un leadership.
Sa vision d’un nouveau leadership : « Sortir une génération qui bâtira, construira , imaginera et portera cette deuxième République, ce sont les mots clés de la réussite de cette deuxième République ».
Quant à Mohsen Marzouk, secrétaire général du parti Machrou3 Tounes, la deuxième République est encore à l’essai. Ce qui est en question, ce n’est pas la forme démocratique, mais plutôt l’action menée par ce régime semi -parlementaire qui « nécessite une révision moderniste, plus efficace et mieux structurée, » soutient-il . En poursuivant : » Il y a nécessité d’une meilleure écoute des citoyens qui exigent légitimement que l’on réponde à leurs attentes, ce dont jusqu’à présent les partis n’ont pas été capables de faire ».
Alors que pour d’autres la deuxième République rime avec la lutte contre la corruption. En l’occurrence, le coup de filet ordonné par le Chef du gouvernement Youssef Chahed, le 23 mai dernier. Cette date restera dans les annales. Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption Chawki Tabib, a fait le point de la situation actuelle: “ C’est tout un système qu’il va falloir démonter pour reconstruire. Nous devons être intransigeants dans la lutte contre la corruption. Aujourd’hui, le moment n’est pas encore venu pour faire une évaluation de cette campagne, il est encore trop tôt pour le faire ».
Qu’en pensent certains hommes de médias ?
Pour Larbi Chouikha, universitaire spécialiste des médias, le bilan est assez mitigé. Ce qui l’inquiète le plus “ce sont les défis posés par le nouveau cadre juridique la HAICA, les perspectives doivent être meilleures par rapport aux acquis et non pas le contraire. Le constat : en Tunisie, il y a absence de cohérence ».
La Tunisie a beau réussir l’adoption d’une nouvelle Constitution félicitée dans le monde entier, ou encore des élections législatives et présidentielles, les mentalités n’ont pas beaucoup changé et il y a fort à faire à ce niveau, conclut-il.