Phénomène aux multiples incidences de nos jours, et ce, à l’échelle planétaire , la migration n’en finit pas de poser des défis aux Etats et à ces voyageurs insatiables en quête d’alternatives porteuses.
Les hommes, généralement poussés par des considérations économiques, voire politiques parfois, sont en quête inlassablement d’horizons nouveaux. Peu importe les obstacles ou les épreuves qui les attendent, ils n’en démordent pas gardant toujours à l’esprit que l’herbe du voisin est toujours plus verte. Dans la foulée, des droits et des attentes se trouvent menacés, brisés même. Une attention internationale est requise. Chaque pays est appelé à prendre les mesures idoines pour être en harmonie avec les exigences onusiennes en la matière. La Tunisie s’y est attelée depuis 2012.
La Stratégie nationale migratoire a été ce matin le centre d’intérêt d’un séminaire auquel ont été conviées toutes les parties concernées par ce sujet d’une brûlante actualité, depuis l’Etat jusqu’aux organisations partenaires en passant par les nombreuses représentations de la société civile ainsi que du monde de l’information et de l’audiovisuel. Organisée par le ministère des Affaires sociales, en collaboration avec l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) et l’Organisation Internationale du Travail (OIT), cette journée d’étude a permis de faire le point sur la question et d’aborder dans ses différents axes le projet conçu et proposé à cet effet. Ouverte par Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, cette rencontre a été en première phase présentée successivement par Samia Kazaoul de l’OIT, Lorina Landou, présidente de l’OIM à Tunis, Ramzi Ben Frej de l’ARP et des représentants de l’UGTT et de l’UTICA. Tous les intervenants ont souligné l’impératif de l’élaboration de ce genre de projet et de son grand impact sur les droits des travailleurs en situation de migration que ce soit à l’étranger ou sur le territoire national.
244 millions de migrants à l’échelle internationale
Il a été rappelé, à cet effet, que dans une étude récente, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies a estimé à environ 244 millions le nombre de migrants à l’échelle internationale, soit environ 3.3 pour cent de la population mondiale. Ce taux a été enregistré en 2015, accusant de la sorte un pic sans précédent puisque le score recensé en l’an 2000 était à 2.8 %. Une stratégie nationale a été élaborée en Tunisie en 2012. L’évolution constatée depuis de ce phénomène à multiples incidences a imposé l’impératif de la révision de cette stratégie, et en collaboration avec les partenaires concernés, nationaux et internationaux. Le résultat a été qu’une version revisitée et actualisée davantage aux besoins du thème et de ses spécificités a vu le jour et à laquelle a été consacrée la journée d’étude de ce 27 juillet pour examen et évaluation.
Cette stratégie est le résultat d’un travail d’adéquation, comme cela a été souligné par le ministre des Affaires sociales, avec les objectifs nationaux, posés par le Plan quinquennal pour le développement 2016-2020. En outre, elle s’est faite l’écho aux efforts déployés dans ce cadre par les institutions tunisiennes spécialisées et des ministères, nous a-t-on dit, qui « travaillent à intégrer progressivement la migration dans leurs stratégies sectorielles ».
Ainsi, la stratégie en question est considérée comme le réceptacle d’une démarche visant à faire écho au contexte régional, sans cesse en mutation. La Tunisie a, dans ce contexte, adhéré le 19 septembre 2016 à la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, adoptée par les Etats membres des Nations unies.
L’efficacité voulue pour la gouvernance en la matière
Durant la journée d’étude, il a été rappelé que le phénomène migratoire concerne toutes les catégories de ressortissants, candidats à l’émigration (nationaux postulants pour l’émigration), Tunisiens résidents à l’étranger et les différentes catégories d’immigrés en Tunisie en situation régulière ou irrégulière ainsi que les demandeurs d’asile et les réfugiés.
La Stratégie nationale migratoire (SNM) s’articule autour de cinq axes. Elle vise à renforcer la gouvernance en matière de gestion des migrations, à garantir les droits et intérêts des migrants tunisiens et à consolider la contribution de la migration au développement socio-économique aux niveaux local, régional et national. En plus, elle s’intéresse à promouvoir la migration régulière et à prévenir celle illégale. Elle se donne pour objectif, enfin, de protéger les droits de tous les migrants y compris les travailleurs migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés en Tunisie.
Migrants, demandeurs d’asile et réfugiés
Pour arriver à concrétiser tout cela, la SNM préconise le dialogue inclusif et participatif entre toutes les parties concernées pour la mise en place d’un plan d’action adéquat et fructueux. La journée a abrité, à cet effet, trois tables rondes. La première ayant trait au thème « La gouvernance de la migration » la seconde à celui de « La protection des droits des migrants dont les demandeurs d’asile en Tunisie ». La dernière, enfin, s’est intéressée au sujet de la migration dans son rapport avec le développement.