Le dossier des relations entre le Qatar et les quatre pays qui ont décidé depuis plusieurs semaines d’interrompre toute forme de relation avec l’émirat, à savoir l’Arabie saoudite et ses alliés, n’est pas proche de voir son issue.
Un collège qui rassemble les pays arabes boycotteurs du Qatar se réunira aujourd’hui et demain dans la capitale du Bahreïn, Al Manama.
Lors de cette rencontre, prévue depuis le 5 juillet 2017, date de leur dernière réunion, les quatre pays arabes, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte et le Bahreïn devront faire le point sur la situation et coordonner de nouvelles mesures à prendre. Le dossier a certes connu depuis le 5 juin dernier plusieurs retournements, mais ceux des derniers jours semblent être les plus significatifs, notamment à cause de l’ambiguïté de la position américaine qui, après s’être félicités de la décision prise par ces pays arabes vis-à-vis de leur voisin, ont commencé à afficher une certaine réticence quant à une éventuelle mise en quarantaine intégrale de l’émirat pétrolier et allier stratégique des USA dans la région.
Devant le refus catégorique de l’Emirat de se plier aux exigences des quatre pays arabes, perçues par les Qataris comme une atteinte grave à leur souveraineté, la position des pays boycotteurs a semblé, l’espace de quelques jours, fléchir et laisser présager une issue proche de la crise. Cependant, les déclarations de ces derniers jours donnent l’impression que les tambours de guerre commencent à battre dans la région.
Avec, d’une part, l’afflux continu de soldats turcs envoyés à la rescousse d’un allié en danger et la déclaration du ministre des Affaires étrangères qatari que son pays est en mesure de se défendre et de mener même des hostilités contre ses voisin en cas d’attaque de la part de ces derniers ; avec, d’autre part, les déclarations des parties de l’autre camp que le Qatar ne sera réhabilité qu’à condition de s’engager solennellement à appliquer le diktat de treize points qu’ils veulent lui imposer, quitte à aller jusqu’au bout dans ce conflit, la situation dans la région demeure tendue et l’on ne sait pas encore si les conditions émises par les quatre pays seront assouplies ou non.
La seule certitude qu’on peut avancer, c’est que l’issue de la situation et la solution de la crise entre ces pays voisins, autrefois alliés, ne dépend pas uniquement d’eux. La position américaine est manifestement décisive. Les USA, qui ont appelé récemment les pays boycotteurs à revoir leur liste de conditions adressées au Qatar, laissent entendre qu’ils ne sont pas disposés à laisser tomber un allié aussi important que l’Emirat gazier dans les bras des Turcs, mais surtout de l’Iran avec qui le Qatar a effectué ces dernières semaines un rapprochement significatif.
L’Arabie saoudite et ses alliés vont -il lâcher du lest et aller vers le dialogue avec le Qatar comme suggéré par les USA ? L’issue de la réunion d’aujourd’hui et demain nous le dira.