L’ARP devra donner son approbation pour un nouveau prêt, d’un montant de 500 millions d’euros, auprès de l’Union européenne, qui servira d’appui au budget de l’Etat et surtout pour payer les salaires des mois d’août et de septembre prochains.
Ce prêt, assorti d’un taux d’intérêt de 1.5%, est remboursable sur 15 ans et sera versé en trois tranches : une première tranche d’une valeur de 200 millions d’euros sera débloquée pendant le deuxième semestre de l’année 2017, tandis que la deuxième et troisième tranches, de 150 millions d’euros chacune, seront débloquées au premier semestre de l’année prochaine.
Abderraouf el May, membre de la Commission Finances du bloc parlementaire el Horra à l’ARP, est revenu sur les déclarations du ministre des Finances par intérim, Fadhel Abdelkéfi qui, selon lui, a eu le courage de ne rien cacher de la réelle situation économique et financière du pays.
Il déclare: « M Abdelkefi est très proche de la vérité si ce n’est la vérité absolue. Quand un ministre des Finances déclare que la situation de la trésorerie du pays est chaotique, il faut tirer la sonnette d’alarme. De ce fait, nous devons financer ce gap. D’ailleurs, on a commencé par un endettement de 5 milliards de dinars, suivi de 16 milliards de dinars pour payer les salaires de la Fonction publique et 8 milliards pour payer une tranche de la dette. Autrement dit, la situation budgétaire est dans le rouge”.
Il ajoute: “ Et si nous sommes dans cette situation, cela est dû à un cumul de la mauvaise gestion de la Troïka. J’ajouterais entre ceux qui dénoncent l’endettement de la Tunisie qui eux-mêmes y ont eu recours lorsqu’ils étaient aux affaires, je m’interroge qu’est-ce qu’ils ont fait pour sortir de la crise ? ».
Quelles sont les solutions?
Selon lui, les solutions ne peuvent être que des solutions à moyen et long termes. Il précise: « Nous devons multiplier nos efforts dans la lutte contre la corruption. Il faut assurer les efforts d’assainissement budgétaire et … le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale. En d’autres termes, avoir un système de contrôle très adéquat permettra de recourir à moins d’endettement. Quant à la restructuration des entreprises publiques, elle figure parmi les solutions à prévoir si nous voulons avoir un impact positif d’ici quatre ans afin de stopper l’hémorragie de l’emprunt ».
Il conclut: « Ce qui peut aussi sauver la situation selon lui est d’ inculquer de nouveau la culture du travail. Idem pour la productivité car si on augmente la production, on sera plus compétitif sur le marché national et international pour l’exportation. En somme, il faut adopter des mesures drastiques pour faire bouger les choses si on veut stopper l’hémorragie ».