Des factures d’électricité salées suite à une surconsommation d’électricité ne semblent pas être une situation exceptionnelle. Reportage:
À tour de rôle, chacun explique son cas qui s’avère similaire : des factures qui s’envolent entre 200 et 300 dinars, voire plus et sans aucune raison apparente. Pour plusieurs cas, c’est sans doute vrai. « Des factures surréalistes », nous confie Imen, expert-comptable, 30 ans, en colocation avec cinq jeunes filles.
Pourtant Imen assure n’avoir quasiment rien changé à ses habitudes : « Je ne rentre que le soir, je suis au boulot à longueur de journée. Et en hiver, je ne mets pas de chauffage la nuit et je ne fais tourner mon lave-linge qu’une fois par semaine. »
Consternée, la jeune fille s’interroge sur la fiabilité du compteur. « Je ne peux pas en voir le défilement mais selon le propriétaire qui est venu à ma demande et qui m’a assuré que le relevé effectué n’a rien d’anormal ».
Installée à Tunis depuis deux ans, Fatma a elle aussi vu sa facture grimper en flèche. « C’est fou, ma consommation a été multipliée quasiment par 3 en l’espace de deux ans. Avant je payais 50 dinars, voilà qu’aujourd’hui, je paie plus de 140 dinars, alors que la plupart du temps, je ne rentre que le soir », confie-t-elle.
Voulant en avoir le coeur net, Mme S.S. a rencontré la chef de service de la communication interne à la STEG : » Bon est il vrai que pour lire la facture, ça demande de la précision et de la clarté, je dois bien l’admettre mais où est la transparence dans tout cela ? Mutisme total du côté de la STEG », confie-t-elle.
Pour mémoire, le montant global des dettes est réparti comme suit : 400 millions de dinars auprès des entreprises publiques et 600 millions de dinars auprès des particuliers.
La Tunisie, un pays de petits consommateurs d’électricité contrairement aux pays voisins comme l’Algérie, qui grâce à ses ressources de gaz naturel s’en sort bien. La STEG a un réseau de couverture de l’électricité dans l’ensemble du territoire à hauteur de 99.6%.
La production d’électricité est de 17 672 GWh, dont 80 % produits par la STEG. L’importation de gaz naturel algérien atteint un taux important de 48%. Il est prévu que la production de l’énergie renouvelable couvre 30% des besoins du pays d’ici 2030. D’ci là que peut-on faire pour freiner l’envolée de la consommation ? A suivre…