Les incendies qui ravagent depuis deux jours le gouvernorat de Jendouba ont détruit plus de 200 hectares de végétation. Ils ont continué en cette matinée du mardi 1er août, où 15 incendies ont été enregistrés dans les zones forestières causant ainsi des dégâts aux habitations forestières.
D’après la commission régionale de gestion des catastrophes à Jendouba, une série de mesures ont été prises à l’issue des ravages entre Aïn Draham et Fernana plus exactement, où des hectares de végétation ont été détruits par les flammes.
Le Nord-Est, Aïn Draham et Fernana sont en proie aux flammes depuis deux jours. Les familles habitant dans la région ont été évacuées. L’armée, appelée en renfort, a répondu promptement présent pour épauler les agents de la Protection civile ainsi que les gardes champêtres. Selon le communiqué du ministère de l’Intérieur, la situation est « sous contrôle ».
De son côté, dans une déclaration aux médias, le colonel Mounir Raiebi, directeur régional de la Protection civile à Jendouba, a fait également savoir que les incendies ont été dûment circonscrits et n’ont pas causé de victimes. Six familles ont été évacuées.
En tout, les flammes ont détruit 23 maisons dans trois régions, et celle qui a été la plus ravagée est El Houamed. Le Nord-Est reste en état d’alerte surtout à pareille époque où la canicule provoque des incendies ravageurs.
D’après l’étude sur les régions à risque d’incendie forestier, la région du Nord-Est, composée des gouvernorats de Jendouba, Siliana, Le Kef et Béja, reste la plus vulnérable. Dans le gouvernorat de Jendouba, dont la superficie couverte s’étend sur 227 000 ha (dont 120 000 ha de forêts et 107 000 ha de parcours), 1 700 incendies ont été recensés entre 1986 et 2012. Les destructions portent sur 7 600 ha. Le pic a été atteint au cours des dix dernières années : 1 142 incendies ont été enregistrés, dont près de 500 (soit 44 %) sur les seules années 2011 et 2012 .
Selon le rapport de la Revue géographique des pays méditerranéens, sur les 25 dernières années, 60 % de ces incendies sont survenus pour des raisons inconnues et 40 % sont provoqués par des faits divers : jets de mégots de cigarette (57 %), différents prélèvements de ruraux (chauffage, production de charbon, 14 %), autres raisons d’ordre naturel et criminel (3 %). Cependant, depuis 2011, l’incendie criminel prime.
Le rapport a conclu également: « Souvent, des intrus procèdent à des coupes sauvages à l’intérieur de grands espaces forestiers ou de réserves naturelles, ou déclenchent des feux volontaires. Des bandes organisées procèdent à de multiples mises à feu simultanées dans des endroits dispersés afin de limiter l’efficacité des pompiers et bénévoles et de minimiser leurs chances de combattre les foyers ».