Une première pour le chef du mouvement Ennahdha : Rached Ghannouchi s’est présenté en costume-cravate lors d’une interview accordée à la chaîne Nessma live dans laquelle il a évoqué plusieurs sujets, dont la réconciliation économique, les municipales, l’opération menée par le Chef du gouvernement dans la lutte contre la corruption et bien d’autres…
Evoquant son new-look, Rached Ghannouchi a souligné ce n’est pas la première fois qu’il porte un costume et que ça n’a rien à voir avec la religion.
Quant à l’islam politique, il a répondu: « L’Islam politique ne nous concerne pas, nous sommes des musulmans démocrates ». Il ajoute que la place d’Ennahdha se trouve au sein du gouvernement et non le contraire, en poursuivant: « Si nous avons réussi dans le processus de la transition démocratique, c’est en partie grâce à l’exception tunisienne. De même, les islamistes ne peuvent pas en être exclus« .
Tout comme il a affirmé une fois de plus que l’islam politique n’existe désormais plus tout en soulignant que la Constitution tunisienne en est la preuve.
Mais le grand débat a consisté sur la campagne de lutte contre la corruption, qui selon le chef du mouvement est plus que nécessaire de la combattre, tout en se référant à la justice, qui devra trancher. Il ajoute : « Le gouvernement reste toutefois le garant des droits des citoyens ainsi que de leurs biens et s’il y a une injustice quelconque, c’est à la justice de se prononcer ».
Sur la question du remaniement ministériel, « la décision revient au Chef du gouvernement« , a-t-il dit. Et de poursuivre: « Même si les conflits internes au sein de Nidaa tounes persistent, ce qui est aussi normal dans une démocratie naissante, le remaniement ne posera pas non plus un problème, du moment que les projets lancés par la présidence du gouvernement ont été tous approuvés« , dit-il.
La campagne présidentielle avant l’heure, M. Ghannouchi estime que Youssef Chahed ne devrait pas se porter candidat à la présidentielle de 2019, comme l’a ainsi fait son prédécesseur Mehdi Jomâa.
La situation économique
La mise en place des réformes fondamentales, un retour à la culture du travail et à la productivité sont autant de facteurs clés pour dynamiser la croissance du pays. Ce sont les termes employés du chef du mouvement, tout en insistant sur l’arrêt total des recrutements dans la fonction publique. Il déclare: « Les établissements publics sont déjà en faillite, et nous avons déjà une grande surcharge en termes de masse salariale. Ce qui ne devrait pas être le cas. Il est important d’un retour de la productivité ».
Les élections municipales
Il a souligné: « Redonner l’autorité aux régions car cela fait partie d’une des solutions. Nous devons travailler davantage« .
Au dernier volet, le projet de loi de la réconciliation dans sa version actuelle, M Ghannouchi a souligné qu’il n’a pas été refusé par le Conseil de la Choura, mais qu’il a été amendé, estimant que ce sont bien les règles du jeu de la démocratie.
« Les conflits continueront à exister que ce soit ce projet de loi ou un autre . Nous sommes dans une transition démocratique et nous ne disposons pas de la majorité des 51% », conclut-il