Après l’adoption de la loi relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, que faut-il faire quand on est face à une menace immédiate d’acte de violence? Voilà qu’une solution verra le jour prochainement. Il s’agit de lancer une application mobile destinée aux victimes et aux témoins d’actes de violence.
D’après Dalenda Larguèche, directrice générale du Credif, le plus souvent quand on est « face au danger, le temps manque d’alerter en temps et en heure, mais grâce à la géolocalisation il sera facile de de localiser le téléphone qui a émis l’alerte ».
75.4% des femmes ont subi une violence sexuelle dans l’espace public, selon une enquête menée par le Credif de l’année 2016, une campagne de sensibilisation intitulée « matoskotech makech wahdek« , « ne te tais pas, tu n’es pas seule », qui sera opérationnelle le mois de septembre.
Elle déclare: « Il s’agit d’une frange de la population, et plus précisément ce sont les jeunes filles qui subissent plus d’actes de violences dans les espaces publics, sans aucune exception qu’elles soient voilées ou non. Or à travers le lancement de cette campagne, soit par le biais des affiches à l’intérieur des métros, nous commençons à sensibiliser les gens. On commence par la ligne n° 5, où il y aura des écriteaux. Tout comme nous allons couvrir les wagons aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur avec des écriteaux ».
Rappelons que le dernier bilan date de l’année 2015 et il est alarmant, évoquant entre autres la violence psychologique qui se situe au premier rang du classement. Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, la directrice du CREDIF a fait savoir: « La femme a toujours le sentiment d’être inférieure à l’homme. Quand ça dégénère, c’est toujours à travers la violence verbale suscitée par des mots provocateurs. C’est pour cela qu’il faut briser le tabou. La violence, sous toutes ses formes, est un fléau qui touche tout le monde et plus que jamais, nous avons besoin d’une loi intégrale de protection. Vous savez, pour la première fois, la notion de victime entre en vigueur. Maintenant, on parle d’un centre d’accueil pour les femmes battues et violées qui vient d’ouvrir à Tunis, et nous comptons en mettre en place dans l’ensemble des régions. »
La violence faite aux femmes en Tunisie
23% des femmes interviewées déclarent avoir déjà été victimes de violence. La mobilisation de chacune est plus que nécessaire, 80% de ces femmes disent avoir subi des violences psychologiques et verbales, 40% des violences physiques, 19.4% des pressions économiques, 10.3% sociales et 3.1% sexuelles. D’autres disent qu’elles ont été victimes de harcèlement, 88.6% ayant subi des agressions dans des lieux publics et 4.8% dans le milieu du travail.