« Les présidentielles de 2019 ne constituent aujourd’hui pas une priorité pour les Tunisiens ». C’est de cette manière que Borhane Bsaies, chargé des affaires politiques au sein du parti Nidaa Tounes, a donné la réplique aux déclarations faites en début de cette semaine par le président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi.
Invité hier, jeudi 3 août 2017, de l’émission Midi Show sur Mosaïque Fm, M. Bsaies a considéré que l’ordre des priorités dans le parti Nidaa Tounes n’est pas identique à celui du Parti Ennahdha. « Pour nous l’heure est à la tenue d’un congrès de dialogue économique et social », a-t-il affirmé.
En outre, Borhane Bsaies estime que l’achèvement du processus de transition démocratique par la tenue des élections municipales devrait être à l’ordre du jour des partis politiques et accaparer leur attention dans la phase actuelle, et ce, avant les échéances de 2019, « surtout qu’on est encore à mi-mandat et il est prématuré d’évoquer le débat autour de cette question ».
Cherchant à polémiquer avec certaines parties, un registre dans lequel il excelle, Borhane Bsaies a nié l’existence d’aucune forme de coordination à propos des échéances électorales de 2019 entre son parti et Ennahdha, et ce, contrairement à ce que disent certains médias. Poussant plus loin la polémique, « celui qui passe d’être très proche de Hafedh Caïd Essebsi » a fustigé certaines parties qui, selon lui, « veulent pousser Youssef Chahed à se mettre dans la peau d’une victime visée par des complots ».
Des partis et des personnalités proches de Youssef Chahed qui veulent être, selon ses termes, « plus royalistes que le roi », et qui, après avoir mené leur campagne de dénigrement contre le Chef du gouvernement d’union nationale au point de réclamer sa démission ainsi que son gouvernement, « les voilà en train de lui faire les yeux doux et lui demander même de rompre avec son parti Nidaa Tounes ».
Fuyant l’insistance de son interlocutrice quant à une position claire du parti Nidaa Tounes à propos de la recommandation de Rached Ghannouchi à l’adresse de Y. Chahed, Borhane Bsaies s’est dérobé derrière le fait que le parti Ennahdha n’a pas encore exprimé une position officielle à ce sujet. Selon lui, il faut attendre la prochaine réunion des composantes de l’accord de Carthage « et si Ennahdha fait part de cette proposition alors on réagira au moment opportun ».
Cependant, Borhane Bsaies n’a pas manqué de préciser que Youssef Chahed est dans son plein droit de constituer une entité politique et de se présenter aux présidentielles de 2019 sous sa bannière. En attendant, « le candidat officiel de Nidaa Tounes ne sera annoncé que si deux conditions sont remplies, à savoir primo, la consultation du fondateur du parti Béji Caïd Essebsi, la seule personne bénéficiant de la légitimité au sein du parti, et secundo le congrès électoral qui se tiendra prochainement en 2018 qui sera la seule instance officielle habilitée à désigner le candidat du parti pour 2019 ». Chose qui veut dire que si Youssef Chahed a l’intention de se présenter à cette échéance, « cela ne pourrait se faire qu’à travers ce procédé ».
Et à Borhene Bsaies d’ajouter qu’aujourd’hui, « le seul qui peut prétendre à la légitimité de diriger le pays est celui qui sera capable d’améliorer les indicateurs économiques » exprimant dans ce cadre son souhait de voir Chahed réussir la mission pour laquelle il a été désigné. « Nous aussi, on aimerait bien voir le gouvernement Chahed se concentrer sur ces points », a-t-il dit.