L’ami juif et le rein manquant ou recherche donneur désespérément.
A l’heure où on ne parle plus de la cause palestinienne ou presque parce que diluée et frappée d’indifférence par les effets conjugués de cette chose appelée « Daech » et les transgressions répétées d’un Benyamin Netanyahu plus arrogant et dominateur que jamais et qui n’a même pas à remercier une Amérique toujours aux petits soins pour son protégé obligé ; à l’heure où l’Esplanade des Mosquées et d’EL Aqsa sont en ébullition dans une Jérusalem confisquée et qui attend d’être libérée même amputée ; à l’heure où certains dans nos murs se gargarisent de slogans creux du genre « Pour toi, je donnerai mon sang oh Palestine » ou encore « Non à la normalisation avec l’entité sioniste », bons pour la consommation interne, c’est un exercice extrêmement dérangeant que d’attendre de l’ennemi de toujours mais non moins partenaire forcé d’une illusion, qu’il prenne en charge votre santé et s’active pour vous trouver un rein de remplacement , le votre n’ayant plus les capacités de faire tourner la machine ; c’est pourtant ce qui vient d’arriver au négociateur en chef palestinien Saeb Ariqat obligé d’attendre dans l’angoisse que vous pouvez imaginer, qu’une charitable âme israélienne ou américaine veuille bien faire preuve de compassion pour alléger ses souffrances personnelles; un humanisme vicieux au goût amer.
Mais pourquoi s’en offusquer quand tous les hauts responsables palestiniens petits et grands ne s’embarrassent guère de scrupules lorsque ça fait mal ? Même la population s’y est mise, même Daech ; quand les grands bobos physiques l’exigent, on prend le chemin de Tel Aviv sans se poser de questions, sans se retourner. On ne badine pas avec ces choses là, quitte à pactiser avec les opprimés d’hier et les assassins d’aujourd’hui. Comme on ne joue pas avec le pain de tous les jours même si le prix à payer, sont ces colonies que l’on contribue à sortir de terre, qui vous prennent en tenailles et qui vous étouffent chaque jour un peu plus. Paradoxes de l’assiégé. L’année prochaine à Ourchalim, à Jérusalem ; une profession de foi que chaque juif se devait de prononcer pour ne pas perdre l’espoir de retourner un jour en terre promise.
Aujourd’hui que c’est chose faite, c’est au tour des malheureux Palestiniens de reprendre le refrain, mais dans le sens inverse :
L’année prochaine à Al Qods ! Quel retournement tragique de l’histoire, et on le doit, entre autres, au soldat Saeb Erakat et à toute son équipe de négociateurs inusables qui, depuis vingt ans, se défoncent et s’embourbent pour rien dans un processus de paix dont on savait à l’avance qu’il allait être mort-né.
A Rammallah, Mahmoud Abbas et ses collègues de l’Autorité, on continue contre le bon sens de s’accrocher au bon vouloir de l’oncle Sam plus proche du Mur des Lamentations que de l’Esplanade des Mosquées.
A Gaza, on s’accommode et on fait tout pour se parer des habits de celui qui veut aller jusqu’au bout de la nuit sans compromissions.
Vive l’Autorité, vive le Hamas ! Dans le reste du Moyen-Orient, on est ailleurs et chacun joue sa survie. Vive les Arabes !