L’ouverture du dossier de la Caisse de compensation, l’arrêt immédiat de la pression fiscale et de la contribution exceptionnelle sur les entreprises et la mise en place d’autres solutions pour l’augmentation des recettes fiscales de l’Etat, telles sont, entre autres, les revendications de l’UTICA, dans le cadre de la loi de finances 2018 affirme à leconomistemaghrebin.com Taoufik Aribi, président de la commission de la fiscalité au sein de l’UTICA et membre du bureau national de l’UTICA. Zoom sur la vision de la centrale patronale.
Taoufik Aribi a expliqué que la loi de finance 2017 a créé plusieurs controverses pour l’UTICA et cela ne date pas d’hier. D’après lui, depuis 2011, chaque année, l’Etat exprime un besoin urgent de ressources financières pour faire face au déficit budgétaire. « Nous avons déjà présenté plusieurs solutions mais en vain étant donné que l’Etat cherche uniquement à fournir de la liquidité pour ses caisses », regrette-t-il.
D’ailleurs, dans ce cadre, notre interlocuteur n’a pas manqué de rappeler les différentes solutions proposées par la centrale syndicale.
En premier lieu, il faut inverser le schéma : au lieu que l’Etat prépare ses projets puis commence à chercher des fonds pour les exécuter, il est appelé à agir selon le ressources dont il dispose, dit-il. Dans ce cadre, il a plaidé pour plus de maîtrise et une meilleure répartition des dépenses publiques. A cet instar, il a rappelé qu’il existe des dépenses impératives dont la réduction pourrait porter atteinte au bon fonctionnement de l’Etat. Quant à d’autres, elles sont à revoir.
À titre d’exemple, il n’est pas concevable que les entreprises publiques demeurent à la fois déficitaires et prestataires de services de qualité médiocre. « Certains estiment qu’il faut privatiser les entreprises publiques mais disons qu’il faut mettre fin à l’exclusivité. Autrement dit, plusieurs entreprises publiques opèrent dans des domaines exclusifs, il faut mettre fin à cela et permettre au secteur privé d’investir dans les domaines exclusifs de l’Etat. Le meilleur exemple demeure Tunisie Telecom qui n’est plus le seul opérateur téléphonique en Tunisie, explique-t-il. Cela va contribuer à la création de plus de compétitivité entre les entreprises et à une meilleure offre pour les clients.
Pour ce qui est de la pression fiscale, notre interlocuteur a exprimé sa crainte quant à l’impact de la pression fiscale qui n’est pas, à son sens, l’unique solution pour faire face à la crise. Pour lui, les chiffres montrent que les revenus fiscaux en Tunisie sont considérables par rapport à d’autres pays malgré le comportement fiscal des Tunisiens. Taoufik Aribi est revenu aussi sur la contribution conjoncturelle exceptionnelle de 7,5% imposée aux entreprises. Dans ce cadre, il a rappelé que ce n’est certes pas la première fois que l’Etat a eu recours à ce genre d’impôt exceptionnel. D’ailleurs, il figure sous d’autres formes dans d’autres lois de finances, telle celle de 2014 (15%).
Évoquant le sujet de la caisse de compensation, Taoufik Aribi a indiqué que depuis les années 80 le problème persiste. « Même le leader Habib Bourguiba, en dépit de sa fermeté, son courage et son apport à la Tunisie n’a pas montré la fermeté et l’efficacité nécessaires pour résoudre ce sujet », considère-t-il. A cet égard, il a indiqué qu’étant donné que la Tunisie a entamé une guerre contre la corruption et commence à mettre en place des réformes, aussi douloureuses soient-elles, pourvu qu’elles soient efficaces.
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