Les choses, qui sont allées ces derniers temps de mal en pis, semblent aujourd’hui ne prêter à aucune équivoque puisque les dés de la discorde sont jetés. D’ici le 31 août, si l’ardoise n’est pas réglée et les dettes des médecins payées, la relation conventionnelle avec la Cnam risque de déboucher sur un divorce entre les deux. Dans ce cas, outre les dommages collatéraux qui seront recensés, les assurés seront les plus touchés. Incontestablement.
Le 31 août prochain serait la date butoir qui, pour ainsi dire, déterminerait l’avenir de la relation entre la Cnam et les médecins libéraux. Soit il y a recouvrement de la totalité des créances échues soit il ne sera plus question de rapport entre les deux partenaires, ce qui augure de lendemains bien houleux si, entre-temps, une solution n’est pas trouvée. Dans un communiqué, publié en début du mois, le syndicat des médecins libéraux a entériné une situation précarisée par de précédents rounds de bras de fer, tout aussi éprouvants que stériles. Il a posé à la Cnam une deadline qui semble cette fois peu encline à la négociation. Du coup, la relation conventionnelle s’en trouve menacée, ce qui pèsera bien lourd sur les assurés qui risquent de se retrouver « lâchés » et abandonnés à leur sort.
Le litige ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait des années déjà que les relations entre la Cnam et les médecins libéraux, par le biais de leur syndicat, ne sont pas au beau fixe à cause surtout des créances non réglées. Certaines de ces dernières n’ont pas été encore, et ce, depuis février dernier, soit sept mois après le dépôt des titres les justifiant. Cela est contraire aux termes de la loi qui stipule que tout règlement entrant dans ce cadre doive être effectué dans un délai n’excédant pas 15 jours, malgré les nombreuses réunions que le syndicat a tenues avec la Cnam. Il a en outre souligné dans son communiqué, publié à l’issue de la réunion exceptionnelle à laquelle le Président-Directeur Général de la Cnam n’a pas assisté, « malgré son engagement annoncé dans ce sens », lit-on dans ce même communiqué. Constatant que les créances exigées n’ont pas été honorées dans les délais convenus, le syndicat fait assumer à la Cnam la responsabilité des conséquences de cette situation et, surtout, en ce qui concerne les menaces qui pèsent sur la pérennité du système convenu.
De même, le syndicat des médecins libéraux a tenu à dénoncer l’attitude « négative » des autorités, en l’occurrence le gouvernement et le ministère des Affaires sociales, en raison de leur passivité et le refus de rencontrer la partie syndicale.
Pour toutes ces raisons annoncées, le syndicat a fixé, dans son communiqué, le délai du 31 août pour le règlement intégral des créances dues. Faute de quoi, il se réserve le droit de recourir à toutes les formes de protestation qu’il jugera opportunes et adéquates.
A n’en pas douter, la rentrée du mois de septembre s’annonce des plus rudes si d’ici là des solutions ne sont pas trouvées. Il n’est pas difficile d’imaginer que ceux qui trinqueront en premier seront surtout les assurés, les sempiternelles victimes expiatoires.