Dans le cadre du projet «Développement des techniques de collecte d’eau pour une agriculture durable et l’amélioration de la résilience de la région du Sud-Est Tunisien», initié par le bureau de la FAO en Tunisie, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, trois plans de développement participatif ont été conçus pour les régions de Toujène à Gabès, Dkhila à Médenine et Ghermassa à Tataouine.
S’inscrivant dans la continuité de la démarche d’appui aux résultats de précédents projets, ce projet a pour ambition d’aller au-delà des plans d’action et des expériences pilotes pour parvenir à un programme de développement global pour le Sud-Est de la Tunisie.
A travers les diagnostics des trois régions retenues, des approches concertées communes dans la gestion des ressources en eau seront mises en œuvre et des expériences pilotes de collecte des eaux de pluie seront élargies et renforcées par une meilleure organisation des bénéficiaires autour de la gestion participative de l’exploitation et de la maintenance des ressources en eaux.
Pour ce faire, il est prévu de construire des cordons en pierres sèches. Cette technique est utilisée sur les terres de parcours et permet d’améliorer le bilan hydrique des sols et le développement du couvert végétal.
Les plans retiennent aussi la construction des seuils des déversoirs en pierres sèches ou maçonnées ou / et des « fesguias », autre forme de réservoir pour la collecte des eaux de ruissellement afin de les exploiter pour l’abreuvement du cheptel, ou encore pour l’irrigation d’appoint pour les cultures en sec, les arbustes fourragers et l’usage domestique.
L’aspect innovation technologique pour réhabiliter, améliorer et consolider l’état des citernes, les innovations pilotes de valorisation des eaux pluviales sont également envisagées, représentant des solutions adaptées et favorables aux pertes des ressources naturelles, mises à rude épreuve sous les pressions des changements climatiques.
D’autre part, le projet et les plans d’action accordent une importance particulière aux populations vulnérables dont les femmes qui sollicitent de l’aide pour le lancement de micro-projets générateurs de revenus et les jeunes considérés comme un potentiel humain incontournable pour les perspectives de durabilité du projet.
Outre les demandes en termes d’acquisition d’équipements pour la distillation des plantes aromatiques, une variété sélective de micro-projets a été retenue dans ces plans. Le renforcement des capacités à travers la formation et le développement de compétences est ainsi considérée comme prioritaire.
A cet égard, le plan d’action pour Toujène à Gabès retient la perspective de familiariser les intervenants, plus particulièrement la société civile et les associations, avec les mécanismes de financement disponibles en rapport avec les thèmes du jour comme les changements climatiques, les eaux de ruissellement, la durabilité des ressources à travers une prospection des fonds disponibles à même d’appuyer les initiatives à venir.
Pour la zone de Dkhila à Médenine, un appui sera accordé à l’agriculture biologique et aux produits du terroir par la valorisation de parcelles biologiques. Et pour Ghermessa à Tataouine, l’accent sera mis sur le développement des compétences des femmes et des jeunes pour la conversion en mode biologique des zones de cultures et l’appui à la promotion de l’agriculture bio et de l’agro- tourisme. A cet effet, une amélioration des infrastructures est envisagée afin de promouvoir la qualité de vie et contribuer à l’attractivité de la région.