Des milliers de cas ont été révélés depuis le démarrage de la campagne de lutte contre la corruption. Ils ont connu des sorts différents depuis. Certains sont encore en phase d’instruction du fait de la gravité des faits qui leurs sont rattachés. D’autres font l’objet d’un traitement judiciaire. Des centaines, encore, sont à l’examen. Focus sur une situation qui promet d’être à la Une de toutes les préoccupations avec la rentrée politique.
Combien de cas, en tout et pour tout, de corruption ont-ils été découverts et leur dossier instruit ou en phase de l’être? Des chiffres exacts, on n’en dispose pas encore, seulement des révélations à ce propos prêchant plutôt dans l’ambivalence et l’ambiguïté. Cela fait quelques mois que la campagne anti-corruption a été lancée par le gouvernement Youssef Chahed. L’effet onde de choc ne s’est pas fait attendre et, pour ainsi dire, la corruption s’est vue au centre du discours médiatique. On a vécu au rythme des arrestations de quelques-uns des barons de ce fléau qui n’a cessé de miner la société et ses institutions. Il ne se passe pas un jour sans qu’une annonce d’un fait nouveau en la matière ne vienne entretenir ce type d’actualité. Et bien que les choses, depuis quelques semaines, aient connu un certain ralentissement, le sujet n’a pas cessé d’être au centre des préoccupations de la majorité des acteurs de la scène politique et sociale. En témoignent les nombreuses prises de position en la matière, recensées sur le plan médiatique et les références qui en sont faites en de nombreuses occasions sur la scène de la société civile. En raison de la particularité et la «sensibilité» du sujet, il est en somme de bonne guerre de ne pas tout dévoiler en ce qui concerne ce genre d’affaires du fait principalement du devoir de réserve incombant à tous en la matière et, aussi, de l’obligation du droit de respect de la présomption d’innocence qui empêche toute publication de noms d’inculpés avant la condamnation définitive. Ceci explique, un tant soit peu, la tendance à la retenue d’informations pour ce qui est des affaires liées à la corruption.
Les dernières informations «chiffrées» disponibles, toutefois, font état d’un premier bilan des dossiers de cas de corruption en cours d’instruction ou d’investigation de la part des autorités compétentes. Le comité national de lutte contre la corruption a fait savoir que 169 dossiers de corruption ont été, jusqu’à la fin du mois de mai de l’année en cours, transférés au ministère public, lequel a pris à ce propos des décisions conséquentes selon la nature des dossiers. Ainsi, 27 de ces dossiers ont été diligentés vers le pole judiciaire, financier et économique. 12 autres transmis à un juge d’instruction au Tribunal de première instance de Tunis et, selon les cas, 23 dossiers à des juges d’instruction dans d’autre tribunaux territorialement compétents. Le reste des dossiers examinés a connu un sort différent depuis la condamnation pénale jusqu’à la poursuite d’investigations, en passant par l’approfondissement des enquêtes menées; lesquelles ont permis de déboucher sur d’autres pistes de recherche et d’incrimination.
Il va sans dire que la rentrée s’annonce chaude, la corruption raflant la vedette à tous les sujets considérés prioritaires. Les principales inculpations à ce sujet ont trait à l’usurpation de biens publics, aux manipulations frauduleuses dans les résultats des concours de recrutement ou ceux relatifs aux adjudications publiques et la corruption dans ses multiples manifestations.