Tout le monde parle de la loi de Finances 2018 sans en connaître ses contours, alors que les débats sur la LF2018 ne démarreront qu’au mois d’octobre prochain. Marouen Falfel, membre de la commission des finances et député du parti Machrou3 Tounes, a souligné que la situation du pays est assez délicate pour ne pas dire grave.
Il déclare dans ce contexte: « Il vaut mieux tracer une vision claire pour le court terme à propos de la loi de finances 2018. Or les débats sont primordiaux pour l’avenir du pays ». Et de poursuivre: « Cette loi intervient dans un cadre où les finances publiques ont atteint une situation très délicate, où 14 milliards de dinars restent à mobiliser en termes de recettes sur un total d’un budget estimé à 36 milliards, soit 40% du budget de l’Etat ».
« Le recours chronique à l’endettement est plus que nécessaire », affirme M. Falfel, en poursuivant: « Ce n’est pas un mal s’il est destiné à l’investissement, sauf qu’aujourd’hui, il est destiné aux finances publiques. A titre d’exemple, le titre 1 du budget, soit les salaires, on parle de 15 milliards de dinars. Le constat est clair : nous sommes au bout de nos capacités d’endettement, nous entrons dans une phase où les crédits contractés atteignent leur échéance à moyen terme ».
Selon lui, les réformes structurelles qui tardent à se concrétiser et la persistance de l’économie informelle sont les maux qui nuisent davantage à la relance de l’économie que la masse salariale ou le remboursement des dettes.
Aujourd’hui, il faut adopter des solutions pertinentes, comme celle d’alléger la pression fiscale sur les entreprises ou allonger l’âge de départ à la retraite pour remédier un tant soit peu au déficit des caisses sociales. Ne plus reculer devant les réformes qui s’imposent même si elles sont douloureuses, conclut-il.