«La Tunisie connaît de grandes difficultés financières, mais elle est loin de risquer la faillite.» C’est ce qu’a affirmé à Hakaekonline, hier mardi 22 août 2017, l’expert en économie et ancien ministre des Finances, Houcine Dimassi.
S’agissant de décrire la situation économique actuelle du pays, Dimassi a considéré que le terme «faillite» n’est pas adéquat. Selon lui, cette situation délicate, due à l’accumulation de plusieurs difficultés durant les sept dernières années, et en l’absence des réformes nécessaires, a engendré une crise aiguë dont témoignent les différents indicateurs. Cependant, cette crise ne signifie pas la faillite.
L’ancien ministre n’a pas manqué de mettre le doigt sur les causes majeures de cette crise. Pour lui, la faiblesse du rythme de croissance, l’administration qui représente une charge énorme pour l’Etat, le déficit budgétaire qui a atteint 8.6 milliards de dinars, la diminution des réserves en devises qui ont atteint la ligne rouge de 90 jours d’importation et la dévaluation du dinar représentent tous les facteurs qui expliquent cette crise.
D’autre part, Houcine Dimassi s’est exprimé sur le prochain remaniement ministériel, et notamment les qualités requises pour occuper le poste de ministre des Finances. Il a indiqué dans ce contexte que la priorité, dans la conjoncture actuelle, ne doit pas être accordée aux personnes mais plutôt au changement de la politique des finances publiques de l’Etat. Quelle que soit la compétence et les qualités personnelles du prochain ministre, sans la rationalisation des dépenses et si l’on ne mise pas sur nos ressources propres, il ne pourra pas réussir sa mission au sein de ce département. Selon lui, il est temps de mettre en place une vision claire et une stratégie rationnelle qui puissent orienter le travail du ministère des Finances.