«Si le monde devait connaître une troisième guerre planétaire, le mobile serait incontestablement l’eau», affirment certains experts internationaux. En Tunisie, ce problème a commencé à se manifester depuis déjà quelques années et il n’arrête pas, saison après saison, de prendre une ampleur inquiétante.
Saisons sèches successives, absence d’entretien dans les barrages afin de mieux conserver l’eau. Consommation excessive et souvent anarchique de l’eau, tous ces facteurs ont contribué à l’émergence d’une crise nouvelle à portée de plus en plus large, notamment en saison estivale qu’on peut désormais baptiser «crise de l’eau».
Le ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Samir Ettaieb, s’est exprimé hier, mardi 22 août 2017, sur le sujet. Dans une déclaration qui s’apparente à un cri d’alarme, faite sur les ondes de Mosaïque Fm, il a indiqué que les réserves hydriques du pays ne permettent de couvrir nos besoins en eau que d’ici décembre 2017.
Selon lui, cette situation alarmante obligera le gouvernement à prendre des mesures d’urgence et à adopter un plan de quotas pour la distribution de l’eau dans les différentes régions. Autre mesure à prendre, celle de procéder à des coupures systématiques de l’eau à des horaires précis.
M. Ettaieb a d’autre part indiqué que le prix de l’eau en Tunisie compte parmi les moins chers du monde. C’est ainsi qu’une majoration sur le prix du m³ s’avère nécessaire, afin d’inciter davantage les citoyens à économiser l’eau et à procurer à la Société nationale d’exploitation et de distribution de l’eau (Sonede) des financements nécessaires lui permettant de réaliser de nouveaux sondages. Il a indiqué, en outre, que cette augmentation du prix de l’eau pourrait entrer en vigueur et prendre effet à partir du 1er septembre prochain.
Il est à noter que plusieurs régions du pays souffrent depuis quelques années de coupures fréquentes de l’eau. Ces coupures qui s’étalent sur de très longues périodes, des journées successives et parfois des semaines entières dans certaines régions, sont à l’origine de tensions sociales.
Rappelons enfin que l’article 44 de la Constitution stipule que «le droit à l’eau est garanti. La préservation de l’eau et la rationalisation de son exploitation sont un devoir de l’Etat et de la société».