La nouvelle qui a circulé il y a quelques jours est devenue maintenant officielle. Un groupe consistant de cadres du parti «Harak Tounes Al Irada» de l’ex-président provisoire de la République, Moncef Marzouki, vient de présenter sa démission pour cause de déficit de gestion démocratique au sein du parti.
Dans un texte qu’ils ont rendu public hier, mercredi 23 août 2017, 40 membres signataires ont annoncé officiellement leur démission des différentes structures du parti. Le groupe démissionnaire se compose de trois députés, six membres du bureau exécutif et de trente et un membre de l’instance politique du parti.
Dans leur communiqué, les membres démissionnaires ont déclaré avoir été poussé à la démission suite au non-respect par «le groupe proche du fondateur du parti » des résolutions de son premier congrès, notamment la transparence et le comportement démocratique dans la gestion des structures du parti, chose qui a conduit selon eux à « l’avortement de l’objectif suprême du congrès et à la transgression du résultat des élections qui y ont eu lieu». Ce déficit démocratique a engendré au sein du parti une crise qui commence, selon eux, à menacer son existence même.
Les démissionnaires ont évoqué, en outre, l’absence de confiance entre les différentes composantes et instances du parti. Une situation qui a généré la détérioration des liens partisans entre ces différentes composantes, transformant ainsi le parti en un espace de conflits et d’altercations entre ses membres. Pour eux, une minorité des dirigeants du parti s’est emparée de ses ressources financières qu’elle utilise dans des activités visant à renforcer ses positions au sein des structures «à un moment où le parti souffre d’un déficit financier aigu», chose qui a entravé l’effort de sa construction au niveau régional et local.
Les signataires du communiqué ont indiqué, en outre, que la liste des démissionnaires demeurera ouverte et «sera renforcée par d’autres démissions de membres des conseils régionaux et bureaux locaux». Ils ont ajouté que d’autres membres du parti ont opté pour une présentation individuelle de leurs démissions.
À noter que le parti «Harak Tounes Al Irada» a été fondé par Moncef Marzouki en 2015 et ce suite à son échec, qu’il n’a d’ailleurs pas encore digéré, aux élections presidentielles de 2014. En fondant ce parti, Marzouki a voulu effectuer un élargissement de la base de son ancien parti «Le congrès pour la République». Un projet qui a échoué dès son entame à cause de la détermination de certains cadres de ce parti à maintenir leur structure et leur refus d’intégrer la nouvelle entité fondée par Marzouki.
Décidément, l’ex-président provisoire semble montrer, jour après jour, ses limites en tant que politicien que la chance seule, et un coup de pouce du parti Ennahdha, ont hissé à la magistrature suprême du pays. Les attaques diffamatoires qu’il n’a cessé de diffuser sur les chaînes satellitaires étrangères, notamment la chaîne Al Jazeera, à l’encontre de son pays et de ses concurrents politiques, l’ont rétrogradé au plus bas niveau de popularité. Maintenant voilà que son parti commence à s’effriter, conséquence logique due à un manque de savoir-faire politique.