Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), n’arrête pas de défrayer la chronique. Après les procès intentés, il y a quelques mois contre l’Instance vérité et dignité (IVD) de Sihem Ben Sedrine, la voilà qui s’en prend à présent au parti Ennahdha de Rached Ghannouchi.
Le PDL a annoncé, hier jeudi 24 août, qu’il vient de déposer une plainte auprès du Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis, réclamant l’ouverture d’une enquête à l’encontre du parti Ennahdha et portant sur des soupçons de financements illicites. En effet, le parti d’Abir Moussi accuse Ennahdha d’avoir reçu des fonds de l’émirat du Qatar, enfreignant ainsi les dispositions de la loi tunisienne sur les partis, notamment celles de l’article 19 du décret-loi n° 2011-87 du 24 septembre 2011.
Dans son communiqué, le PDL a demandé à la justice de prendre la déposition de l’ancien diplomate Ahmed Ounaies, dont le témoignage a été qualifié de «catégorique». D’autres parties étrangères, de Syrie, de France, des Emirats Arabes Unis et du Koweït, sont en outre sollicitées par le parti pour apporter leurs témoignages dans l’affaire.
Dans le même contexte, le PDL a rappelé avoir présenté au Chef du gouvernement, Youssef Chahed, un dossier contenant les justificatifs et preuves de l’implication du parti Ennahdha dans la réception de financement étranger, sans qu’il ne donne suite à cette doléance.
Reste à savoir si les preuves dont le PDL affirme être en possession sauront convaincre le Procureur de la République du bien fondé de l’affaire et l’inciter à ouvrir une instruction sur le sujet. Néanmoins, Abir Moussi, en cavalier seul, semble déterminée à aller jusqu’au bout de ses allégations à l’encontre du parti Ennahdha. Et malgré l’aspect politique manifeste de l’affaire, elle semble vouloir faire un test grandeur nature de l’impartialité de la justice et sa contribution à l’assainissement d’un paysage politique entaché par la corruption et la malversation.