Taoufik Rajhi, ministre-conseiller auprès du Chef du gouvernement, chargé du suivi des réformes majeures et président du Conseil des analyses économiques, est revenu sur la situation économique, financière et sociale de la Tunisie à quelques semaines de la préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2018, et ce, sur les ondes radiophoniques.
De prime à bord, M. Rajhi a annoncé que la tâche s’annonce difficile du fait des difficultés et des problèmes auxquels doit faire face l’Etat. De ce fait, le budget 2018 sera basé sur une croissance zéro soit au niveau du budget en soi soit au niveau des dépenses publiques.
Parmi les difficultés, le responsable a cité, par exemple, l’augmentation de 124% des subventions par l’Etat à la Caisse générale de compensation avec plus de cinq milliards de dinars. Egalement, les recettes fiscales sont, selon ses dires, dépensées pour renflouer les caisses sociales souffrant d’un déficit devant atteindre, au cours de l’année prochaine, 874 millions de dinars pour la CNRPS et 950 millions de dinars pour la CNSS.
A ce sujet, Taoufik Rajhi a estimé que ces recettes sont censées être utilisées à d’autres fins, notamment les investissements et l’amélioration des infrastructures de base.
Par ailleurs, l’Etat doit urgemment collecter deux milliards de dinars pour les besoins du budget de 2017, d’où l’obligation de booster les recettes fiscales via l’augmentation de la TVA de 1% dans la prochaine loi de finances. Sachant que la contribution conjoncturelle exceptionnelle de 7,5%, au profit du budget de l’Etat 2017 pour les entreprises et sociétés soumises à l’IS, prendra fin à partir du 1er janvier 2018.
Au sujet des entreprises publiques, il a indiqué que la privatisation de certaines d’entres elles pour garantir le paiement des salaires de la fonction publique n’est nullement à l’ordre du jour du gouvernement. Contrairement à ce qui a été relayé par certains experts, des études et un traitement au cas par cas de chaque entreprise seront établis, et ce, pour mettre en place des règles de jeu claires et transparentes tout en œuvrant à renforcer, via le dialogue social, la capacité concurrentielle de ces entreprises. Notant qu’à ce jour, 104 entreprises font l’objet d’études de restructuration.
En effet, après identification des entreprises selon qu’elles soient stratégiques ou non, concurrentielles ou non et d’intérêt public ou non, les décisions seront, selon M. Rajhi, prises, notant que les entreprises stratégiques et à intérêt public ne seront pas privatisées.
Ainsi, une démarche participative sera lancée pour poursuivre l’approche déjà engagée dans les dossiers relatifs aux banques publiques, aux caisses sociales et à la réforme du régime de la retraite et des cotisations.