Qui dit overdose dit drogues dures et individus en marge de la société, seulement la réalité est autre. En effet, les accidents liés aux overdoses ne se limitent pas seulement aux drogues illicites et constituent un phénomène en constante progression à travers le monde.
Devant l’aggravation de ce phénomène, une Journée mondiale de sensibilisation à l’overdose est célébrée le 31 août de chaque année depuis 2001 afin d’informer le public sur cette question sensible et de réduire la stigmatisation qui lui est liée.
Les drogues ne sont pas les seules substances impliquées dans la survenue des overdoses: en 2015, Chuck Rosenberg, administrateur de l’agence anti-drogue américaine (DEA), tirait déjà la sonnette d’alarme sur la part grandissante des médicaments prescrits par ordonnance dans la survenue des overdoses en indiquant que: «Les morts par overdose, en particulier à cause de médicaments sur ordonnance et d’héroïne, ont atteint des niveaux épidémiques» aux Etats-Unis.
L’agence américaine a en effet démontré que la consommation à outrance des médicaments prescrits sur ordonnance est bien plus problématique que la consommation de la totalité des drogues illicites, qui comprennent à la fois la cocaïne, la méthamphétamine, l’héroïne, l’ecstasy/MDMA et le PCP. Ainsi, les statistiques américaines indiquent que depuis 2002, les morts par overdose de médicaments ont dépassé celles par cocaïne et héroïne réunies.
Par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’overdose, peu de personnes font le lien avec la consommation d’alcool. Pourtant, cette substance psychoactive, prise en quantités excessives, favorise la survenue d’une overdose par un mécanisme de dépression du système nerveux central. Les intoxications aiguës à l’alcool croissantes, liées à la progression de nouveaux modes de consommation d’alcool, tels que le binge drinking ou beuverie effrénée, en sont un exemple.
Si les overdoses progressent constamment dans le monde, il est possible de les prévenir, notamment par le biais de l’information. Encadrer la prise de médicaments antidouleur de type opioïde, ainsi que les psychotropes, encourager les consommateurs de substances psychoactives licites ou illicites à être suivi par un professionnel de santé pourraient en effet inverser la donne. Faut-il déjà changer de regard sur ce phénomène et s’y attaquer, comme on s’attaque à tout problème de santé publique, et ce sans jugement?