Ils sont huit partis politiques à avoir exprimé leur point de vue sur le maintien de la date des élections municipales tant que les conditions n’ont pas été respectées. Il s’agit de Machrou3 Tounes, Al Badil Ettounsi, Al Jomhouri, Afek Tounes, Al Massar, le parti Al Watan Al Mouwahad, Parti du Travail National Démocrate, et Tounes Awalan.
Réunis lors d’une conférence de presse conjointe, ils estiment que le report de la tenue des municipales est nécessaire. Pour cause: la non-adoption par l’ARP du Code des collectivités locales regroupant plus de 360 articles, l’élection du président de l’ISIE qui n’a pas encore vu le jour, l’absence de ressources financières et humaines dans les nouveaux tribunaux administratifs, et bien d’autres questions…
Le président du parti Afek Tounes, un des partis de la coalition, Yassine Brahim, a fait savoir que pour garantir la réussite des municipales, il faut de la transparence. Selon lui, le problème réside dans l’après- résultat, si une liste a commis une infraction ou un dépassement, qui devrait s’en acquitter ? Ce n’est pas le rôle du Tribunal administratif de la commune concernée de trancher. Un débat public n’est pas encore ouvert.
Quelles seront les prérogatives des municipalités ? Il est temps d’ouvrir le débat sur le budget participatif, les moyens de financement… Autant de questions qui demeurent sans réponse à deux mois des municipales, fait-il remarquer.
De son côté Mohamed Ali Toumi, porte-parole du parti al Badil, abonde dans le même sens. Il souligne: » Il faudrait s’assurer de la neutralité de l’administration surtout au niveau local car le but est de ne pas faire des élections pour les élections mais donner au pouvoir local une vraie démocratie. D’autant plus que ces élections devraient être avant tout des élections citoyennes et non politiques ». Et de poursuivre: « D’où notre requête de mettre en place un calendrier pour préparer les élections sachant que nous devons faire face à d’énormes défis qui sont d’ordre économique et non politique ».
Par ailleurs, Watfa Belaïd, présidente du comité central du parti Machrou3 Tounes, a rappelé que la date choisie par l’ISIE n’a pas été acceptée dès le départ par le parti Machrou3 et les 11 autres partis. Elle précise: « Nous avons toujours dit qu’il s’agit d’un mauvais choix car nous considérons que ni le gouvernement ni l’ISIE ne sont prêts pour ces élections. Or nous voulons un environnement électoral sain pour des élections municipales transparentes. Nous demandons à ce que cette date soit reportée tant que les conditions nécessaires et suffisantes ne sont pas respectées. De ce fait, nous ne voulons pas d’élections pour la forme nous voulons des municipales constructives ».
Faouzi Charfi, dirigeant au parti Al Massar, a mis l’accent sur la responsabilité des trois pouvoirs pour garantir le respect des conditions stipulées au chapitre 7 de la Constitution. Il conclut: » Ce sont des pouvoirs locaux qui sont très importants et nous avons mis un chapitre 7 très ambitieux pour qu’il soit à la mesure des ambitions du pouvoir local ».