Lors de la dernière épidémie en date, le virus Zika a apporté son lot de craintes et d’incertitudes du fait de son implication dans la survenue de complications neurologiques graves. Pourtant, il semblerait que ce virus tant redouté soit une source d’espoir en matière de traitement du cancer, notamment celui du cerveau.
Cette découverte n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt de la bonne connaissance des propriétés de ce virus. En effet, l’épidémie récente de microcéphalie fœtale induite par le virus Zika a engendré une recrudescence des efforts de recherche, notamment sur son tropisme cellulaire. Les découvertes récentes ont montré que le virus Zika touche de manière préférentielle les cellules souches neurales affectées du système nerveux central. Les précurseurs neuronaux infectés subissent une différenciation, une perte de prolifération et une mort cellulaire. En revanche, les effets du virus Zika sont généralement moins sévères chez les adultes, suggérant que l’infection qu’il engendre a moins d’effets délétères sur le cerveau adulte.
Partant de ce constat, une équipe de scientifiques de l’école universitaire de médecine de Saint Louis et de l’université de Californie à San Diego a émis l’hypothèse que le tropisme du virus Zika pour les cellules souches neurales pourrait être utilisé pour lutter contre un type particulier de cancer du cerveau : le glioblastome
Une piste de traitement intéressante vu qu’il s’agit d’un cancer qui se caractérise par son agressivité et sa mauvaise réponse au traitement.
Pour ce faire, les chercheurs ont réalisé des tests au laboratoire sur un total de 33 souris, pour lesquelles ils ont soit transmis le virus Zika par le biais de moustiques soit administré un placebo.
L’expérience dont les résultats ont été publiés dans « The Journal of Experimental Medicine », a montré qu’après 48h, 60 % de cellules souches tumorales étaient infectées, tandis que les cellules tumorales déjà différenciées l’étaient moins. Deux semaines plus tard les souris infectées par le virus, ont montré un taux de survie plus important que celles du groupe placebo, avec une réduction significative de la taille des tumeurs.
Une piste prometteuse pour les tumeurs du cerveau dont le traitement est difficile ciblant électivement les cellules souches. Les virus sont-ils une nouvelle piste pour mettre au point de nouveaux traitements? Seules des études ultérieures pourront le confirmer.