Le vote de confiance de la nouvelle équipe ministérielle se déroule aujourd’hui à l’ARP. A moins d’une semaine, Youssef Chahed annonce la nouvelle composition ministérielle. Dans un contexte où le pays se trouve en difficulté, ce remaniement s’avère décisif, à tous les niveaux, sur le plan social, économique et politique. Cependant une question demeure, accordera-t-on le vote de confiance ou non ou plus encore ce remaniement sera-t-il le dernier d’ici 2019 ?
Rien n’est encore sûr car les défis sont de taille. Il est important de s’interroger sur la stratégie de cette nouvelle équipe. Que pensent certains partis politiques?
Pour Ameur Ammroussia, député du Front populaire, les indicateurs que Youssef Chahed prétend être passés au vert sont “fallacieux”. Il déclare dans ce contexte: « Les vrais indicateurs sont ceux du pouvoir d’achat, du chômage, de la corruption, de la disparité entre les régions. Voilà les vrais indicateurs ».
De son côté, Souhail Alouini, député du bloc parlementaire Machrou3 Tounes a fait savoir qu’il s’agit de la dernière chance du gouvernement. Il déclare: « C’est le gouvernement de la dernière chance comme l’a évoqué le président de la République. Mais le plus important est la mise en oeuvre des réformes notamment dans le secteur de la santé et du transport ».
Par ailleurs, Leila Hamrouni, députée du bloc parlementaire al wataniya a fait savoir que son bloc accordera le vote de confiance à la nouvelle équipe de Chahed. Elle déclare dans ce contexte: « Le pays a besoin d’un gouvernement basé sur les compétences et l’intégrité. Or nous plaçons l’intérêt du pays avant les partis ».
Mais elle reproche à ce gouvernement, la faible représentativité des femmes. Elle souligne: « Je trouve que c’est disproportionné vis-à-vis de la femme Tunisienne et par rapport aux lois avant-gardistes dans le monde arabe et dans le monde entier. Cette participation est en dessous des aspirations des femmes Tunisiennes ».
« Ce point de faiblesse, je l’attribue aux présidents des partis et je leur pose la question où sont les femmes », s’insurge-t-elle.
Même constat pour Lilia Younes Ksibi, députée d’Afek Tounes, qui selon elle, le chef du gouvernement a raté une occasion en or. Elle ajoute: « la femme tunisienne est compétente et a toujours relevé les défis peu importe les difficultés. Youssef Chahed aurait dû compter sur les femmes. Or tout le monde évoque une égalité mais dans quoi, comme on dit l’avenir de la Tunisie sera sauvé par les femmes et non par les hommes ».
« Préconiser la compétence », c’est ce qu’affirme Khawla Ben Aicha, députée du bloc Machrou3 Tounes, en poursuivant: « pour évaluer le travail gouvernemental on veut des indicateurs par rapport à des objectifs mesurables et quantifiables dans le temps ».
Elle conclut : « Nous n’avons pas eu à ce jour une vraie évaluation des ministres sortants. Cela dit, nous nous sommes dits que pour l’intérêt du pays, nous lui accorderons le bénéfice du doute sauf que ce gouvernement devra rendre des comptes après les cent premiers jours. Nous attendons de voir les premières preuves de la cohérence et de l’efficacité de ce gouvernement ».