Aujourd’hui le pays est appelé à relancer son économie et développer un modèle capable de répondre aux aspirations des Tunisiens. Le pays doit restaurer sa croissance économique à travers une nouvelle stratégie nationale favorisant l’émergence de secteurs clés et la conquête des marchés internationaux.
C’est dans le cadre de la 26ème édition du forum de l’Atuge ayant pour thème “ la Tunisie à l’international : lumière sur nos atouts” que le débat a été lancé.
Présent lors de cette édition, Dr Andrew Murrison, envoyé du Premier ministre britannique, chargé de promouvoir le commerce avec la Tunisie et le Maroc, a évoqué dans son allocution en anglais: les défis économiques dans lesquels le pays est confronté sont importants. Il déclare : » Il est temps de parler des réformes pour relancer l’économie du pays. Tout comme je salue la démarche du chef du gouvernement en mettant l’accent sur les indicateurs économiques. La Grande-Bretagne a toujours soutenu la Tunisie et continuera de le faire, à travers une contribution financière. Il faut avoir du courage pour mettre en oeuvre ces réformes et faire de la Tunisie un hub économique ».
Il ajoute qu’étant donné que l’anglais est une langue internationale et importante dans les marchés internationaux : “Nous serons un appui aux jeunes Tunisiens pour maîtriser la langue anglaise”.
L’objectif du premier panel est de renforcer les liens de coopération entre la Tunisie et l’Europe, mais aussi être un point de contact entre les acteurs économiques tunisiens et étrangers.
Pour relancer l’économie, il faut de l’investissement, de l’exportation et de l’importation, ce sont les points clés énumérés par Zied Laâdheri, ministre de l’Investissement, de Développement et de Coopération internationale. Il déclare dans ce contexte: « On ne peut pas exporter dans le monde sans importer. Et c’est ce mouvement de la dynamique que la Tunisie a choisi. ». Selon lui, la question qui devrait être posée est de savoir comment améliorer la compétitivité des produits pour mieux les porter davantage et créer également des partenariats encore plus renforcés ».
Il ajoute: « Il est vrai que le pays a des difficultés comme dans toute démocratie naissante. Cinq, six ans, dans l’histoire d’une nation, ce n’est rien du tout. Il faut inscrire notre action dans la durée. De ce fait, nous pensons que contribuer à ce que notre pays soit une économie émergente est le défi du gouvernement d’union nationale. Tout comme, il faut démontrer que cette démocratie peut créer de la prospérité, offrir et donner du rêve aux jeunes. »
Il conclut: « Il n’y aura pas de développement sans coopération internationale; et surtout il ne faut pas avoir peur de relever les défis. »
De son côté la présidente de l’Atuge, Samar Louati, a mis l’accent sur la crise économique que traverse le pays. Selon elle, il faut mettre en avant des success stories comme celle de Sarah Magida Toumi, membre du Conseil présidentiel français pour l’Afrique, présidé par Emmanuel Macron, Lotfi Hamadi, fondateur de Wallah we can et favoriser les échanges des différents représentants à différents niveaux, public ou privé, a-t-elle indiqué, en poursuivant : « Tisser de nouveaux liens, renforcer nos liens avec nos partenaires historiques comme c’est le cas de la France, de l’Italie, promouvoir la Tunisie afin qu’elle soit un hub économique ».
Dans une déclaration à leconomistemaghrébin.com, Sarah Majida Toumi nous parle des perspectives pour l’Afrique et la Tunisie : “Mon rôle est de faire remonter les innovations du terrain, les problématiques, d’identifier des solutions qui ont fait leurs preuves sur le terrain en Afrique pour aider le président français à concevoir une politique franco-africaine afin de redynamiser les relations entre le continent africain et la France, et mettre en valeur les diverses diasporas africaines qui existent en France ».
Elle ajoute: “L’objectif est de casser les préjugés que les Français ont sur l’Afrique et lutter contre le sentiment anti-français qui se développe de plus en plus. Notre rôle est de réécrire un avenir commun basé sur des relations beaucoup plus saines et équitables, une jeunesse africaine qui innove, qui a des idées, qui se prend en main pour développer le continent »
Son Excellence Olivier Poivre d’Arvor, Ambassadeur de France en Tunisie, s’est exprimé pour confirmer le soutien de la France à la Tunisie. Il déclare : “ La confiance est revenue, ce pays est sûr aussi sûr que nos plages. On voit bien que ce phénomène de confiance agit très rapidement. En effet, en quelques mois, le marché français s’est accru de 45% « . Il conclut à propos de l’éducation : « La Tunisie est un trésor d’alphabétisation, nous en ferons un grand hub éducatif ».
Rencontré en marge du Forum, Lotfi Hamadi, Fondateur de Wallah We Can, projet visant à rendre les établissements scolaires autonomes d’un point de vue énergétique et alimentaire est également à l’initiative d’un centre pour enfants en danger et de la mise à disposition pour la santé scolaire d’un hôpital mobile.
Sa solution pour être utile à son pays: « Investir en tant qu’entrepreneur et s’investir en tant que citoyen. »
Lotfi Hamadi a fait remarquer que les atouts de la Tunisie pour se relancer passent avant tout par la Tunisie et ensuite le monde.
Il a déclaré: « Il faut comprendre que même s’il y a beaucoup de défauts en Tunisie, il faut saisir les opportunités et bien les développer sur le moyen et long terme, parce que souvent on est pressé et vite déçu dans la réalisation des objectifs, tant au niveau de l’éducation que du business. »
Selon L. Hamadi: « Il y a un véritable travail à faire au niveau de l’administration. Notre problème aujourd’hui, c’est l’administration. Tout comme, je n’ai pas peur de dénoncer ce monopole du syndicat qui empêche de faire ce qu’on veut. Notre problème c’est moins l’étranger que nous-mêmes. »