Avec les défis posés en amont de la préparation du budget 2018, il semble, vu le contexte actuel, surtout chiffré, qu’il s’agira là d’un véritable jeu d’équilibriste pour pouvoir trouver les réponses qu’il faut aux questions posées par la somme de contraintes budgétaires auxquelles notre économie est confrontée.
Il s’agit en fait de réussir le difficile exercice de concilier exigences et impératifs malgré la situation désastreuse de nos finances publiques. Les spécialistes ont reconnu depuis longtemps déjà que nos finances publiques ont reçu de plein fouet l’impact des différentes manifestations de la crise. Les plans de sauvetage mis en oeuvre par les gouvernements successifs n’ont pas donné les résultats escomptés, mis à part certains secteurs comme le tourisme et la production de phosphates qui ont connu un certain regain.
Un indicateur combien révélateur dans tout cela. Nous avons trop de dépenses, particulièrement en termes de masse salariale dans le secteur public. Une analyse publiée à ce propos par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ) a démontré que la part de la rémunération des salariés dans le PIB a enregistré une augmentation sensible.
La rémunération des salariés est évaluée pour l’année 2017 à 38.657 MDT, soit une hausse de 8.2% par rapport à 2016 qui a enregistré 35.725 MDT. Le FMI conseille de réduire les effectifs de la fonction publique pour mettre un frein à cette évolution.
Quelques éclaircies sont tout de même à relever en 2017 : la récolte céréalière a affiché des couleurs pour l’année 2016-2017. Le taux de chômage a enregistré de son côté un léger mieux en passant de 15.5 % à 15.3%. La croissance du PIB s’est améliorée durant le premier trimestre 2017 avec un taux 2,1% contre 1.1 % pour la même période de l’année écoulée.
Toujours est-il que de nombreuses considérations doivent être prises en compte pour réussir la préparation du budget 2018. Il s’agira essentiellement de savoir mobiliser les ressources nécessaires pour pouvoir financer notre économie.
Le principal défi pour 2018 sera de stimuler l’investissement, seul et unique vecteur de création d’emplois et donc de richesses. Pour cela, il faudra impérativement contenir les dépenses sans froisser les attentes des partenaires économiques et sociaux, en l’occurrence l’UGTT et l’UTICA. En somme, un vrai jeu d’équilibriste et de conciliateur que le gouvernement devra affronter en 2018, à la mesure de l’enjeu principal : le retour à l’équilibre du budget ou une nouvelle descente aux enfers. A bon entendeur…