Le premier système d’information médico – économique (SIME) en Tunisie et en Afrique a été mis en place par le ministère de la Santé et la Fondation internationale pour l’Ibéro-Amérique d’administration et politiques publiques – FIIAPP (Instrument de la Coopération Espagnole commissionné par l’Union Européenne) à la suite d’un programme de coopération d’une durée de quatre ans, selon Helmi Ismail, Conseiller spécial du ministre de la Santé – chargé de mission e-santé.
Dans la première phase de ce programme, six établissements de santé ont été embarqués et ont déjà atteint des résultats très encourageants. Dix hôpitaux supplémentaires ont rejoint ce programme depuis le mois d’avril 2017.
Depuis sa conception, ce projet ambitieux et complexe a été mené afin de répondre aux plusieurs objectifs nationaux, à savoir:
- Renforcement des capacités de gouvernance de la santé publique (Allocation rationnelle des ressources et évaluation des performances);
- Amélioration de la qualité des services dispensés par les établissements de santé et contribution à l’atteinte des objectifs nationaux en matière de santé;
- Mesure de la performance hospitalière liée à la productivité et à l’efficience (indicateurs de santé);
- Elaboration d’une échelle nationale de coût optimum par pathologie, servant de base à la facturation des prestations fournies par les structures sanitaires.
D’ailleurs, le SIME permet d’évaluer le coût réel des prises en charge de chaque pathologie et pour chaque patient lors de son séjour en hôpital. Il représente une réelle avancée dans le système de santé tunisien afin d’ajuster à l’avenir le financement des établissements de santé à leurs coûts réels et non sur des remboursements forfaitaires ou par actes souvent sous-évalués.
En gros, il permet de contribuer au redressement financier des établissements tunisiens de santé car ils sont aujourd’hui remboursés en dessous de leurs dépenses réelles, ce qui les a placés quasiment tous en situation financière déficitaire et les a empêchés d’envisager les travaux de réformes pourtant nécessaires.
Egalement, il permet de réaliser des investissements appropriés là où il y a les réels besoins et d’établir un tableau de bord des performances des centres de coût de chaque établissement ouvrant ainsi la porte devant de nouvelles opportunités pour évaluer les performances comparées des mêmes centres de coût.
A noter que Slim Chaker, ministre de la Santé et Sonia Bechikh, secrétaire d’Etat à la Santé, ont porté une attention particulière à ce projet, dès leur arrivée à la tête du ministère, laissant optimistes l’ensemble des acteurs quant à la priorisation de ce programme dans la feuille de route et au soutien au plus haut niveau qu’ils peuvent lui apporter.