L’économiste Ezzedine Saidane considère que le programme de sauvetage annoncé par le chef du gouvernement Youssef Chahed, lors de la plénière pour l’obtention de la confiance devant l’Assemblée des représentants du peuple est irréalisable, lors de son intervention sur les ondes radiophoniques Mosaïque fm.
Pour lui, le programme présenté par le Chef du gouvernement est utopique vu qu’il n’a fait que reprendre les chiffres et les recommandations du FMI lequel n’a qu’un seul souci, à savoir que la Tunisie honore ses dettes, « or la Tunisie a d’autres objectifs notamment la relance de l’économie », précise-t-il.
Il a rappelé que le programme du gouvernement propose la baisse de la masse salariale de 15 à 12,5% du PIB, chose impossible « à moins de geler les recrutements et les augmentations salariales à partir d’aujourd’hui » martèle-t-il. En ce qui concerne le déficit, l’économiste a fait remarquer qu’avec un budget de l’Etat dont 50% sont orientés vers les salaires et 40% au service de la dette, il n’y a pas de marge de manœuvre pour atténuer ce déficit. M. Saïdane a rappelé que l’épargne nationale a baissé de 22 à 11% ce qui ne permet pas de financer l’investissement.
Revenant sur la situation du dinar tunisien, Ezzedine Saidane a indiqué que le FMI recommande « plus d’assouplissement pour la valeur du dinar tunisien qui, selon le FMI, est surévaluée de 17% par rapport à sa valeur réelle», ce qui veut dire, selon lui, que la Banque centrale ne doit pas intervenir pour sauver la valeur du dinar : « Le dinar est le miroir de notre économie », dit-il.
Pour arrêter l’hémorragie et sauver l’économie tunisienne, l’économiste a affirmé qu’il n’existe aucune solution rapide et a recommandé de procéder à un diagnostic réel de la situation de deux à trois mois suivi d’un ajustement structurel et de réformes structurelles. Sur un autre volet, il a rappelé que la situation est tributaire du déblocage de la troisième tranche du prêt du FMI, prévu pour octobre prochain. A cet égard, il a affirmé qu’il n’est pas logique que le pays dépende du FMI.