Mongi Rahoui, député du Front populaire, a souligné, dans une déclaration radiophonique, qu’il n’y aura pas de vote du président de l’ISIE, tout en précisant: “Pour la simple raison, un des trois candidats proposés est soutenu par le mouvement Ennahdha. Et c’est la raison pour laquelle, les députés d’Ennahdha veulent à tout prix voter aujourd’hui”.
Et de poursuivre: « L’ISIE doit être tenue à l’écart de tout tiraillement politique de près ou de loin. La priorité du moment est la neutralité de l’instance. Les membres ne doivent être affiliés à aucun parti politique, dans la mesure où nous bâtissons une démocratie naissante ».
Evoquant la question du régime politique actuel, M. Rahoui a souligné qu’aussi bien le pouvoir exécutif que législatif sont sous les ordres du président Béji Caïd Essebsi. De plus, le président du Parlement et le Chef du gouvernement sont tous les deux issus du parti Nidaa Tounes. Il précise : « Contrairement à ce qu’a annoncé le Chef de l’Etat lors de son interview que le premier parti vainqueur lors des élections de 2014 ne dispose pas d’une majorité. En outre si l’on doit évaluer la situation depuis, je me prononcerais pour un bilan négatif ».
Et de poursuivre: « Ce qui m’importe aujourd’hui c’est la Tunisie dans 20 ans, en 2030, comment sera sa conception futuriste. Alors que tout le monde se presse pour les présidentielles de 2019, il est bien de se rappeler ce qu’a réalisé le leader Habib Bourguiba qui a construit quelques chose de solide pour tous les Tunisiens, à travers la mise en place des structures d’un Etat, en veillant à assurer l’éducation pour tous, la santé pour tous. Sa préoccupation était que peut-on offrir aux générations actuelles et futures de la Tunisie , alors que le président actuel se préoccupe de ses propres intérêts ».
Il ajoute: « Aujourd’hui, il y a urgence à lutter contre le chômage ». Et de continuer: « Les citoyens dans les régions ne s’intéressent ni à Béji Caïed Essebsi ni à Hamma Hammami, ce qu’ils veulent c’est un travail digne et des projets de développement dans les régions ».
Avec une pointe d’humour, l’intervieweur lui a alors demandé pour qui il voterait à la présidentielle 2019, pour Hamma Hammami ou BCE, il a répondu: « ni l’un ni l’autre ».