Invité sur les ondes radiophoniques, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, est revenu sur un grand nombre de sujets d’actualité, entre autres la guerre contre la corruption lancée par le chef du gouvernement.
Il a souligné qu’après quatre mois du coup d’envoi de l’opération “mani pulite”, il est grand temps de faire un bilan ou une évaluation, avec la participation de tous y compris la société civile, les partis politiques. Selon lui, le chef du gouvernement ne devrait pas mener seul la guerre contre la corruption, tous nous devons y contribuer, a-t-il souligné, en poursuivant: “ Car ce phénomène gangrène la société”.
Evoquant l’exemple de la viande impropre à la consommation et avariée, il a souligné que c’est un sujet à ne pas prendre à la légère car il touche les établissements sanitaires, les universités et bien d’autres secteurs. Et de poursuivre: « Il s’agit d’une affaire liée à la corruption car cela dénote une absence de procédures de contrôle ».
Concernant la mise en application de la loi sur la protection des dénonciateurs des affaires de corruption, il reconnaît qu’elle est très timide.
Et de poursuivre: “Cela montre que certains n’ont nullement l’ intention de contrer ce phénomène ni de s’engager pour protéger les lanceurs d’alerte. Il est évident qu’il y a de la résistance”.
M. Tabib a ajouté que la collaboration entre l’instance et les institutions de l’Etat est très minime, en poursuivant: “ Seules 15 structures administratives sur les 1000 structures publiques ont répondu conformément aux dispositions de ladite loi”.
Rappelons que dans la soirée du mercredi 23 février, dans sa version amendée avec 36 articles, le projet de loi relatif à la dénonciation de la corruption a été adopté. En totalité 145 députés ont voté en faveur de ce projet de loi. Et pour la première fois, aucun député ne s’y est opposé. Avec ce parapluie juridique, les victimes, les lanceurs d’alerte, les témoins seront ainsi protégés, malgré les polémiques et des débats qui ont suscité de vives réactions entre le pouvoir législatif ( ARP) et l’exécutif.
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