Parvenir à l’égalité de la représentation politique entre les hommes et les femmes lesquelles représentent 50% de la population mondiale est un objectif vital pour le bon fonctionnement de la démocratie participative et une condition Sine qua non à une participation politique juste et équitable. Tel est le thème abordé lors de la conférence internationale « Femmes et pouvoir local », organisée par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, le ministère des Affaires locales et le Conseil de l’Europe.
La mise en place des principes énoncés par la Constitution tunisienne de 2014 énonce des changements notables notamment quand on parle d’égalité de genre lors des prochaines élections municipales.
Présent lors de la conférence, Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales a souligné : « Les femmes joueront un rôle important dans ce processus électoral. La loi électorale garantit la participation des femmes en termes de parité horizontale et verticale. De ce fait, nous aurons ainsi une forte représentation des femmes à la tête des municipalités. A l’heure actuelle, on compte un nombre de 5 présidentes au sein de conseils municipaux et nous aurons probablement une centaine lors des prochaines élections ».
De son côté, Neziha Laâbidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance a fait le constat que le bilan est positif. Elle précise dans ce contexte: « Nous arrivons à une représentation de 35% des députées, même si le chemin est encore long pour atteindre une égalité parfaite ».
Et de poursuivre : « Une stratégie nationale consiste à impulser les femmes rurales dans le processus électoral ».
Elle ajoute: » C’est à nous les femmes d’être sûres de nous-mêmes d’être déterminées et non pas d’être intimidées que ce soit par les hommes ou par les femmes parce que l’intimidation vient des deux côtés. Mon message: soyez sûres de vous-mêmes, rien ne vous empêche d’être vous-mêmes et prendre la place qui vous revient »
Pour les participants, cette conférence internationale est une opportunité pour discuter de la participation des femmes au pouvoir local. Elle cherche à stimuler l’échange de points de vue et d’expériences notamment concernant les cadres juridiques et internationaux. C’est ce qu’a affirmé William Massolin, Chef du bureau du Conseil de l’Europe en Tunisie qui a affirmé que l’objectif est d’essayer de réfléchir ensemble pour promouvoir la participation citoyenne et celles des femmes.
A propos de la parité horizontale et verticale qui est prévue par la loi électorale lors des prochaines élections municipales il souligne que « c’est une disposition très avancée qui n’existe pas dans beaucoup de pays européens ».
Et de poursuivre: » Dans la pratique quand on va se retrouver avec 50% de femmes comme conseillères municipales, ce sera quelque chose de très insolite pour la Tunisie. Cela va impulser des dynamiques nouvelles surtout si les femmes se montrent compétentes, peut être plus compétentes que les hommes, mais plus encore une volonté de faire bouger les choses sur le terrain ».
Il conclut: » Cela aura un impact au niveau de la société et leur volonté de s’impliquer dans les affaires locales. Il faut l’accompagner en termes de formation, pour les adapter aux besoins spécifiques ».
S’agissant des systèmes électoraux, le nombre des femmes élues est étroitement lié au système électoral. Si l’on veut parvenir à une représentation équilibrée des femmes et des hommes dans une démocratie naissante, les législateurs doivent donc garder à l’esprit de réformer lesdits systèmes afin de promouvoir une représentation équilibrée par sexe, telle est la conclusion des deux premiers panels.
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