Quelles sont les répercussions de l’ALECA sur les professions libérales tunisiennes? « La libéralisation des services professionnels et des services aux entreprises dans le cadre de l’ALECA » est une étude faite par l’économiste et professeur universitaire Fatma Marrakchi Charfi qui tente de répondre à cette question.
Il en ressort de la lecture de l’étude que «l’offre européenne propose de différer leur offre cinq ans après l’entrée en vigueur du présent accord. Cela signifie que l’UE demande à négocier l’ALECA sans parler ni négocier les conditions d’accès des prestataires de services au sol européen. Ce qui n’est pas envisageable pour les Tunisiens car, si l’accord ne négocie pas la mobilité des personnes, les Tunisiens seront totalement inhibés en tant qu’offreurs de prestataires de services». Ainsi l’étude estime que la négociation de l’ALECA ne peut pas se faire sans négocier la mobilité étant donné l’importance de l’accès aux marchés européens.
Dans le même contexte, elle a considéré que négocier l’ALECA, c’est aussi négocier l’accès au marché de ces secteurs avec l’UE, afin de développer ces services à l’exportation. Comme ce commerce repose en grande partie sur le mouvement des personnes physiques, sa fourniture (à l’export) est particulièrement affectée par les règlements qui limitent ce mouvement. Par ailleurs, les rapports entre la Tunisie et l’UE étant asymétriques en faveur de l’UE, les Tunisiens s’attendent à ce que l’accord soit asymétrique en faveur de la Tunisie. Sur un autre volet, l’étude constate la présence d’un certain nombre de différences entre la réglementation tunisienne et la réglementation française. Les services comptables, la Tunisie semble être beaucoup plus protégée que certains pays européens, alors que pour le secteur légal (juristes) la Tunisie bien que n’appartenant pas à l’UE est moins restrictive que la Pologne ou le Luxembourg.
Souvent pour les métiers, les restrictions d’accès au marché sont relatives à la nationalité, à l’ancienneté et au lieu de résidence. D’après l’étude l’externalisation des services ont encore de beaux jours. A la même étude nous pouvons lire ce qui suit : «L’externalisation des services globalement et celles de services professionnels et les services aux entreprises sera probablement appelée à croître dans les années à venir». Pour le concrétiser, il faut «que les établissements tunisiens de formation, de soin et d’enseignement se mettent sur la voie de l’accréditation et il faudrait surtout que les Européens prennent au sérieux la question de la mobilité des personnes entre les deux rives de la Méditerranée, car sans cela aucun accord ne sera possible».
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