Les femmes sont souvent reconnues comme vecteurs de changement. Elle ont le droit à l’égalité de participation dans toutes les sphères. Mais qu’en est-il dans les postes de direction ?
Selon une étude de l’Union interparlementaire, les femmes politiques portent davantage d’attention à la protection sociale et aux protections juridiques. C’est en respectant les engagements de Beijing et en s’unissant en faveur de la promotion du leadership féminin qu’on accélérera l’égalité de participation. Pourtant, il reste aux femmes encore un long chemin à parcourir avant qu’elles ne parviennent à une représentation équitable aux postes de pouvoir et de direction dans les instances et institutions locales et centrales, aussi bien dans les salles des conseils d’administration qu’au sein de cabinets présidentiels.
Cela dit, même si les femmes tunisiennes s’affichent davantage sur le devant de la scène, ce qui est loin de ravir la classe politique masculine, leur représentation au niveau décisionnel et aux postes de direction ne reflète toujours pas cette participation. Par ailleurs, l’article 46 de la Constitution stipule l’exigence de la parité alors que la réalité est toute autre, car les femmes sont bien souvent confrontées à des obstacles et à des contraintes qui les empêchent de s’élever à des postes de décision, que ce soit dans les partis politiques, que dans les assemblées parlementaires, ou encore dans les conseils municipaux.
Héla Skhiri, chargée du programme national ONU Femmes, a fait savoir: « Dans le monde, nous avons certains éléments et chiffres qui démontrent qu’à chaque fois que la femme participe dans les postes de décision au niveau du pouvoir local, ou régional, cela apporte plus de bien-être à la communauté. Je pense qu’avec les prochaines élections, pour le cas de la Tunisie, nous aurons beaucoup de chances, car la parité horizontale et verticale ne sera pas touchée ».
Et de poursuivre: « Mais plus encore qu’à travers son action concrète, elle pourra apporter de vrais changements aux citoyens et citoyennes. D’autant plus que la femme est beaucoup plus sensible aux questions de cohésion sociale, de problématiques qui touchent directement les citoyens dans leur quotidien. En Tunisie, les élections municipales représentent une première et c’est un pas important vers un gouvernement inclusif qui sera en faveur de l’égalité des chances et des sexes ».
Selon elle, l’inscription de la parité horizontale et verticale dans la loi électorale offre davantage de chances aux femmes d’être élues lors des prochaines élections locales, ainsi qu’une meilleure représentation dans les conseils municipaux et régionaux.
Il est à noter que le PRA (Projet de Régionalisation Avancée), un projet marocain qui instaure un quota de 30% aux femmes pour que leur représentation au sein des organes locaux et régionaux décisionnels soit significative. Ce quota permettra le renforcement et contribuera à l’émergence de nouvelles élites régionales et locales. Pour le cas de la Tunisie, il y a l’étude relative à la place des femmes dans la fonction publique et leurs accès aux postes de décision et le Réseau national des femmes fonctionnaires. Tous ces initiatives font partie du projet sous régional intitulé « promouvoir l’accès des femmes aux instances de gouvernance au Maghreb et au Machrek.