La circonscription dans laquelle il a obtenu en 2014 près de 90 % des voix, à savoir Tataouine, semble lâcher Marzouki. Lors d’un meeting qu’il a voulu populaire, ils n’étaient que quelques dizaines à répondre à l’appel.
C’est devant des chaises quasiment vides que Moncef Marzouki, l’ex-président provisoire de la République s’est prononcé. À son habitude, il a estimé que depuis 2014, date de son échec cuisant aux élections présidentielles, rien de bon n’est arrivé en Tunisie. Bien au contraire, la démocratie, a selon lui, subit un coup fatal à travers la promulgation dernièrement de la loi sur la réconciliation administrative. Une loi qui, selon lui, amnistie les auteurs de la corruption.
Faisant la comparaison avec la période gouvernée par la Troïka, Marzouki a noté « une lenteur dans l’adoption des lois » et a déploré en outre « une ingérence étrangère » qui prend des proportions démesurées.
Faisant ainsi allusion aux nouveaux accords de partenariat conclus avec certains pays européens, notamment avec l’Allemagne, ou encore aux accords avec le Fonds Monétaire International (FMI) qui « commence à exercer depuis quelques mois une pression accentuée sur la Tunisie au niveau du dossier des réformes économiques ».
Volet politique, Marzouki s’est dit étonné de l’incapacité des partis au pouvoir, Ennahdha et Nida Tounesn, à tenir des élections municipales à la fin de cette année 2017, date qui a été annoncée officiellement par l’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE).
Les critiques sont certes faciles à exprimer, notamment quand on est pourvu d’une certaine animosité maladive. Cependant d’ici à dresser un tableau totalement sombre de la part d’un président dont la période a été marquée par une gestion catastrophique des affaires de l’Etat serait trop présomptueux.
C’est comme si Marzouki cherche à faire oublier les dizaines de soldats qui ont été assassinés par des terroristes. C’est comme s’il veut faire table rase des échecs diplomatiques et des incidents qu’il a causés avec des pays amis, y compris sa décision unilatérale de rompre les relations avec la Syrie.
De toute manière, on ne s’étonne plus de voir Marzouki mener un tel discours, surtout après les bourdes médiatiques qu’il a commises cet été à travers la série d’interviews qu’il a accordées à la chaîne qatarie Al Jazeera.