Renforcer le partenariat entre la Tunisie et la Suisse, tel est le thème abordé lors du débat qui a suivi la conférence de presse tenue aujourd’hui par la Conseillère fédérale suisse et Cheffe du Département fédéral de justice et de police, Simonetta Sommaruga. D’autres sujets ont été abordés dont la crise migratoire et le dossier libyen.
La conseillère fédérale a déclaré : »Ce partenariat est un partenariat de dialogue et d’échange continu. Durant les cinq dernières années, on a tenu en tout 8 réunions où on a partagé des idées, proposé des projets concrets sur lesquels on a travaillé, notamment le contrôle des frontières et plus particulièrement depuis que la Tunisie est devenue un pays de transit des flux migratoires « .
Et de poursuivre: « Je pense qu’il est important de trouver des solutions ensemble ». Elle a également rappelé que la Suisse a engagé dès le début de la transition démocratique des enveloppes financières. Aujourd’hui, la Suisse prévoit une enveloppe de plus de 100 millions de francs soit 267 millions de dinars sur une période de 4 ans ( 2017-2020).
Selon Mme Sommaruga, cette coopération consolide plusieurs domaines : la croissance économique inclusive et l’emploi. De ce fait, la Suisse entend contribuer au renforcement de la gestion des finances publiques, au niveau local, mais plus encore mettre en place un climat propice aux affaires, en mettant l’accent sur les différents projets de formation et d’insertion professionnelle, la structuration des filières pour l’export. Dans ce domaine, la Suisse compte, à cet effet, investir près de 190 millions de dinars, soit 71% de dons qui seront engagés.
De son côté, Rita Adam, Ambassadrice de Suisse en Tunisie, a évoqué un certain nombre de points dont un grand nombre de projets dans des domaines prioritaires, les processus démocratiques et le respect des droits de l’Homme, la croissance économique, le climat cadre pour l’investissement ainsi que la migration. Ce programme s’ajuste avec le plan quinquennal de développement de la Tunisie avec une enveloppe financière d’environ 250 millions de dinars.
La nouvelle est tombée : ouverture à Tunis d’un Bureau de coopération policière. De ce fait, Mme Adam a ajouté: » Nous avons un attaché de la sécurité intérieure qui va renforcer la sécurité entre nos deux pays dans ce domaine (enquêtes, cybercriminalité, enquêtes de lutte contre le terrorisme…). Il s’agit d’un mandat large en matière de sécurité avec la coopération des autorités en Tunisie et ce sera renforcé avec la présence de cet attaché ».
Mais le sujet principal de cette visite reste la gestion de la migration, à savoir comment faire de la migration un facteur de développement entre les deux pays.
La question de la migration est un enjeu important pour les deux rives de la Méditerranée. Rappelons qu’il y a cinq ans de cela en 2012, la Tunisie et la Suisse avaient conclu un partenariat migratoire, qui a permis l’intensification de la coopération entre les deux pays. La Suisse est actuellement un des principaux bailleurs de fonds du Haut-Commissariat aux réfugiés pour l’assistance aux migrants en détresse. Ce domaine représentera pour la période 2017-2020, 14.5% de l’enveloppe budgétaire soit près de 38.5 millions de dinars.
Le dossier libyen
Le dossier de la Libye figure en bonne place parmi les principaux sujets débattus lors de cette conférence de presse. Mme Sommaruga a fait savoir que même s’il n’y a pas un grand nombre de migrants en provenance de la Libye, il faut parvenir à une stabilisation politique car sans stabilisation politique, il n’y aura pas une solution pour la migration ».
Par ailleurs, Zied Laâdheri, ministre du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale, a fait savoir que l’objectif de cette coopération inclura les réformes structurelles, une relance économique inclusive, avec une assistance technique ».