« Loi de finances 2018 : contraintes budgétaires et exigences de la relance économique », tel était le thème de la conférence organisée, hier, par la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), en présence de son président Tarek Chérif et des experts et économistes de renommée.
A cette occasion, Tarek Chérif a annoncé, dans une déclaration accordée aux médias, que la solution à l’amélioration des recettes de l’Etat ne peut provenir de la fiscalité et des charges sociales des entreprises ou de l’institution de nouveaux impôts.
Les entreprises structurées et les secteurs organisés sont, selon ses dires, sérieusement menacés dans leurs équilibres financiers vitaux et leur degré de compétitivité vis-à-vis de la concurrence internationale et, partant, leur survie.
Il a affirmé, dans ce sens, qu’ils ont plutôt besoin d’un allègement de leur fiscalité et de leurs charges indispensable à leur compétitivité et leur positionnement vis-à-vis de la concurrence internationale sur les marchés extérieurs certes mais aussi sur le marché local.
Par ailleurs, M. Chérif a affirmé qu’au lieu d’augmenter les impôts, il faut plutôt élargir la base des contribuables en intégrant, selon un système approprié, l’économie parallèle qui représente plus de 50% de l’activité économique en Tunisie, en révisant sensiblement le champ d’application du forfait fiscal qui concerne plus de 400 mille opérateurs et en engageant de larges opérations de compression des dépenses publiques.
Il faut, également, rationaliser les dépenses de compensation et lutter contre les dérapages flagrants que permettent actuellement des systèmes de compensation totalement défaillants.
Il faut, aussi, trouver des solutions adéquates et durables aux problèmes des caisses sociales et assurer l’efficience nécessaire de la gestion des entreprises publiques, notamment par le désengagement de l’Etat des secteurs concurrentiels et le développement de partenariat public-privé (PPP).
Le président de la Conect a, en outre, déclaré que les opérateurs économiques ont aujourd’hui besoin de mesures audacieuses pour redonner vie à de nombreux secteurs industriels qui ont constitué pendant de longues années les piliers de la stratégie économique nationale, les atouts de l’attractivité du site Tunisie et les clés de partenariat avec l’extérieur.
Toutefois, il a estimé qu’il faut donner la priorité à la ré-industrialisation de la Tunisie et particulièrement des régions de l’intérieur afin de valoriser les ressources et potentialités locales, de promouvoir la compétitivité des produits tunisiens et d’assurer un développement durable, équitable et inclusif de toutes les régions du pays.
Des stratégies spécifiques aux secteurs clés de l’économie nationale doivent, de même, être mises en œuvre pour assurer leur relance rapide et récupérer les positionnements perdus sur de nombreux marchés internationaux.
Au final, Tarek Chérif a souligné que les réformes stratégiques annoncées depuis des années concernant l’administration, le système fiscal, le système bancaire et financier, l’enseignement et la formation, la logistique et d’autres doivent être mises en application selon un calendrier précis.