« Numérique : la transformation digitale de l’économie », tel était le thème d’une conférence plénière organisée cet après-midi dans le cadre des Rencontres Africa Tunis, qui se tiennent actuellement les 5 et 6 octobre. La nécessité d’accélérer la transformation digitale de l’économie en Tunisie et l’urgence de revoir le cadre juridique du digital sont, entre autres, les éléments les plus récurrents et les plus intéressants du débat.
Le secrétaire d’Etat auprès du ministère des Technologies de la communication et de l’économie numérique, Habib Dabbabi, a indiqué lors de son intervention qu’il n’est pas possible de mener à bien la transformation digitale de l’économie sans une infrastructure accessible à tout le monde, sans compétences adaptées et sans la révision du cadre juridique.
Pour lui, ces trois conditions sont les trois piliers incontournables pour la transformation digitale de l’économie. Dans le même contexte, il a fait savoir que le Code du numérique sera bientôt prêt, et ce, après avoir mené une consultation publique à travers laquelle, les différents intervenants ont participé. Interpellé sur le contenu de ce code, il s’est contenté de dire que l’objectif du code est de « dépasser le fait de traiter avec le digital comme un problème technique, mais de l’intégrer dans la sphère économique ».
Le secrétaire d’Etat a rappelé, dans le même contexte, que le ministère a lancé quatre appels d’offres pour mieux renforcer l’infrastructure digitale. Le dernier appel d’offres est relatif au déploiement de l’internet dans les zones blanches où l’internet n’est pas accessible. Par la même occasion, le ministre a tenu à rappeler que l’appel d’offres a été remporté par l’opérateur Tunisie Telecom. Pour ce qui est des compétences, le ministre a fait savoir qu’il y a 50 mille diplômés en TIC et que l’université tunisienne fait sortir sur le marché de l’emploi chaque année 13 mille diplômés de ce secteur.
Mais l’économie numérique n’est pas uniquement une action technique aux yeux du secrétaire d’Etat, « c’est aussi l’inclusion régionale, la chance pour nos régions et la chance pour notre continent. » Vu l’emplacement stratégique de la Tunisie, entre l’Afrique et l’Europe, la Tunisie pourra être toujours le portail de l’Afrique et se propose comme une plateforme de dialogue entre l’Europe et l’Afrique. « A la fin de son intervention, le ministre a indiqué qu’il n’épargnera aucun effort pour pousser la transformation digitale de l’économie jusqu’au bout. »
Kaïs Sellami, président de la Fédération nationale des technologies de l’information et de la communication (Fenatec), relevant de l’UTICA, a, de son côté, considéré que depuis 2012 le digital a connu un certain dynamisme et a commencé à être perçu comme un état d’esprit et comme une culture. Par ailleurs, il est revenu sur le partenariat entre le secteur privé et le secteur public dans le cadre du projet Smart Tunisia. Concernant les compétences tunisiennes, il a souligné l’importance de rapprocher les compétences tunisiennes au niveau international et au niveau des attentes du marché de l’emploi.
Sur un autre volet, l’intervenant n’a pas manqué de mettre en valeur les compétences tunisiennes et la qualité de l’écosystème tunisien « raison pour laquelle les multinationales investissent en Tunisie. » De même, il a regretté le fait que le processus de la transformation numérique soit très long et que l’Etat ne suive pas le rythme du digital, notamment dans le secteur de la santé. « Nous bataillons pour que notre pays soit celui du digital », dit-il. Revenant sur le Conseil stratégique du numérique, il a considéré qu’il ne joue pas pleinement son rôle. Et d’affirmer que la conscience de l’importance de la transformation digitale doit se transformer en des actes et des instructions.
Le représentant du programme Smart Tunisia est, quant à lui, revenu sur le programme, tout en expliquant sa valeur ajoutée en matière d’accompagnement de l’entreprise et en matière de promotion de l’image de la Tunisie comme destination pour l’investissement. Dans le même contexte, il a indiqué que dans le cadre du programme Smart Tunisia, « on appuie l’entreprise et on lui tient la main pour assurer sa croissance financière. »
Bruno Mettling, Président-Directeur Général chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique au sein d’Orange, a affirmé que le digital a des enjeux sociétaux importants. A cet instar, il a fait savoir que 600 mille agriculteurs utilisent des applications mobiles leur permettant de recevoir plusieurs renseignements sur leurs activités. En outre, il a indiqué que le numérique doit être accessible d’une manière spontanée en Afrique.
Nour Bouakline, cheffe de deux entreprises spécialisées dans la transformation digitale, opérant sur 11 pays africains, a exposé sa vision pour le digital en Afrique. Pour elle, le digital doit contribuer à limiter les disparités régionales en Afrique et résoudre les problèmes du continent. « Le digital aussi est un moyen pour créer de l’emploi, pour lutter pour la cause féminine et pour accéder à des clients », dit-elle.
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