Slim Chaker, ministre de la Santé, est décédé dans la journée du 8 septembre 2017. Il avait eu 56 ans le 24 août 2017. Tout au long d’une vie marquée par le travail et la rigueur, Slim Chaker a affiché le sérieux et l’engagement qui distinguent les grands travailleurs.
Slim Chaker, qui s’est éteint hier, reste présent dans le coeur et la mémoire des gens qui l’ont côtoyé. Anouar Moalla, consultant en communication et de gouvernance, qui l’a côtoyé n’a que des mots élogieux pour le défunt : « C’est un homme intègre et à principes », dira-t-il de lui . Il précise: “Je l’ai rencontré récemment en tant qu’activiste civil pour la lutte contre le Sida, et lui ai parlé du retard pris (deux ans) par ses deux prédécesseurs dans cette lutte. Résultat des courses : l’accord de fonds promis par l’OMS, d’une valeur de 10 millions de dinars – dont 60% seront versés aux pouvoirs publics et 40% au profit des associations – a sauté à cause de ce retard..
Et de poursuivre: » Il n’y a pas si longtemps, il venait de me confirmer la nouvelle de la reprise de l’accord en l’espace d’une semaine. Aujourd’hui, il nous a quittés, nous reprenons le flambeau. Mais nous ne cesserons pas de témoigner son engagement pour la noble cause ».
Son engagement dans la lutte contre le cancer du sein marquera à jamais les esprits. Digne descendant de son grand-père Hédi Chaker et de son père Mohamed Chaker, l’un des grands réformateurs de la Tunisie, il suivra leurs traces sans jamais manquer aux principes que ses ascendants lui ont inculqués.
« C’est un grand héros national pour nous », nous a exprimé Wafa Makhlouf, députée du parti Nidaa Tounes, en poursuivant: « C’est quelqu’un de méthodique dans son travail, mais avant tout c’est un homme de terrain ». Elle poursuit : « Je me rappelle qu’il avait toujours ses notes avec lui, il regarde toujours le verre à moitié plein. Tout comme chaque fois qu’on l’appelle pour un événement, il répondait toujours présent parce qu’il croyait vraiment à cette nouvelle jeunesse. Pour moi, c’est un héros ».
Même constat pour Sahbi Ben Fraj, député du parti Machrou3 Tounes, qui, considère que c’est une grande perte pour le pays. Slim Chaker prenait à coeur son engagement, à vouloir réformer et aller de l’avant. Il ajoute: “Je l’ai connu quand il a été ministre des Finances, puis ministre de la Santé. Et je me souviens d’une de ces phrases, lors d’une rencontre, qu’il comptait sur nous, les députés médecins : « Ne me laissez pas tout seul car nous devons entamer la bataille ensemble”, s’est-il exclamé.
De son côté Moez Joudi, président de l’Association de la bonne gouvernance, a souligné dans un post: » Slim Chaker s’est battu comme un vrai patriote pour la Tunisie, là où il est passé du Ministère des Finances, où il avait hérité d’un lourd passé difficile à gérer, au Ministère de la Santé où il s’est investi. Il n’a épargné aucun effort. Tout comme il était conscient que c’était pourri mais il a su garder toujours le sourire et son ouverture d’esprit ».
Slim Chaker, cet homme souriant, laissera un grand vide parmi les siens avant tout et tous ceux qui l’ont connu. Sa bonhomie, son courage et sa détermination n’étaient pas ses seules qualités. Sa principale qualité – qui de nos jours est une denrée si rare – se résume en deux mots : c’était un homme de bien. Que Dieu ait son âme.
« Slim Chaker est de l’avis de tous un bosseur infatigable, en témoigne les quatre dernières semaines de son très court mandat à la tête du ministère de la santé, là où il a parcouru le pays, d’hôpital en hôpital, les dossiers qu’il a remis sur la table d’examen, les projets qu’il avait en tête et même les coups de gueule qu’il n’a pas lésiné à exprimer quand il a fallu le faire », a souligné la Fédération tunisienne des directeurs des journaux (FTDJ) dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt.
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