«Chambres de commerce et d’industrie: partenaires stratégiques du développement économique», tel est le thème de la première édition de Tunisia Chambers Forum tenue aujourd’hui.
Cette première édition a été organisée par les CCI Tunisiennes en collaboration avec le ministère du Commerce avec le soutien du programme CBACAP – Département d’Etat américain, et ce, en présence de MM. Mounir Mouakhar, président de la CCI Tunis, Omar Behi, ministre du Commerce, Hichem Elloumi, premier vice-président de l’UTICA, Hervé de Charrette, président d’honneur de la chambre de commerce franco-arabe et ancien ministre des Affaires étrangères, Essohouna Meba, président de la Conférence permanente des chambres africaines et francophones et Benjamin Meoling, chef de mission adjoint auprès de l’Ambassade des USA en Tunisie ainsi que des représentants des CCI tunisiennes et des médias.
Lors de son allocution d’ouverture, Mounir Mouakhar a annoncé que le forum des CCI Tunisiennes s’inscrit dans le cadre de la mouvance globale nationale du renforcement de l’environnement de l’entreprise pour lui donner tous les moyens afin de percer face aux défis de la concurrence internationale.
Ceci ne peut se réaliser,, selon ses dires, qu’à travers la consolidation de la notoriété des CCI Tunisiennes dans le paysage économique et leur participation active au développement économique régional de la Tunisie.
En effet, les CCI jouent un rôle central dans le soutien aux entreprises opérant dans les secteurs de l’industrie, du commerce, des services, de l’artisanat et des petits métiers. Elles ont fixé comme objectifs d’être à l’écoute des entreprises pour bien répondre à leurs besoins et leurs enjeux, afin qu’elles soient au diapason des changements inhérents à leur environnement tant au niveau national qu’international.
Pour atteindre cet objectif, elles ont mis à leur disposition tous les outils à même de leur permettre de prendre des décisions et de nouvelles stratégies de développement dans leurs différentes activités.
Par ailleurs, les CCI offrent aux entreprises tunisiennes, selon leurs prérogatives des services qui visent à améliorer leur visibilité, leur compétitivité et à développer leurs exportations ainsi que de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités .
Elles sont, également, un relais opérationnel entre l’entreprise et l’Etat en contribuant au redressement de la situation économique du pays selon la conjoncture rencontrée.
En fait, M. Mouakhar a affirmé que les entreprises tunisiennes sont en majorité des PME, représentant le cœur battant de l’économie tunisienne. Ces PME ont besoin d’être écoutées et elles ont besoin de facilités et de souplesse dans leurs formalités d’export, d’import, dans la réglementation et les textes de loi, dans le financement… ,et ce, via un plaidoyer qui devrait être transmis, notamment par les CCI à l’Etat.
C’est dans ce sens que les CCI se présentent comme étant des pépinières permanentes et vivantes pour l’entreprise, des lieux de croisement de tous les secteurs, un catalyseur des énergies. Pour préserver cette dynamique, les CCI multiplient leurs efforts avec le soutien à la créativité et avec l’innovation comme mot d’ordre.
«Faites des CCI Tunisiennes votre maison d’hôte fonctionnelle et opérationnelle pour être au diapason des entreprises à l’échelle nationale et internationale et gagner le pari de la concurrence», conclut M. Mouakhar.
UTICA – CCI: renforcement de synergie pour des entreprises plus compétitives
Pour sa part, Hichem Elloumi a précisé que les CCI Tunisiennes jouent un rôle important dans la promotion de l’entreprise et la diffusion de la culture de l’entrepreneuriat par des actions de formation, d’assistance, d’information et d’encadrement au niveau des entreprises.
Elles assurent un ensemble de services favorisant ainsi la performance et la compétitivité des entreprises. De par leur implantation géographique, elles sont appelées en tant que structures de proximité au service des entreprises à jouer un rôle important et incontournable dans la nouvelle Tunisie qui se prépare.
Les nouvelles prérogatives des régions et des municipalités comme le prévoit la nouvelle constitution tunisienne se traduisent certainement par un rôle plus accru et plus dynamique des CCI dans la construction des régions économiquement viables.
Dans ce cas, les CCI, grâce à leur proximité des collectivités locales, privilégient les entreprises et constituent une interface importante vis-à-vis de l’administration locale, régionale et centrale.
Les CCI jouent, également, un rôle important dans le développement international des entreprises par l’organisation de missions d’hommes d’affaires à l’étranger et l’encadrement des entreprises à l’export.
C’est dans cet esprit que l’UTICA joue, de son côté, un rôle primordial dans la consolidation du soutien apporté aux entreprises, afin d’assurer leur pérennité et favoriser leur croissance sur les marchés local et international.
Avec ses 8 fédérations sectorielles et ses 24 unions régionales, M. Elloumi a précisé que l’UTICA est le partenaire historique des CCI. Son rôle est de porter la voie de l’entreprise face au gouvernement, au syndicat, à l’ARP et à la société civile mais également au niveau des services, de l’encadrement et du soutien à l’entreprise. L’UTICA et les CCI se complètent mais il serait utile qu’elles coordonnent un peu plus d’où une optimisation de leurs énergies peut conduire à une plus grande efficacité.
Hichem Elloumi a indiqué que la vision de l’UTICA c’est la compétitivité des entreprises pour plus de croissance et plus d’emploi. Pour ce faire, il a recommandé le renforcement de la synergie entre l’UTICA et les CCI permettant aux entreprises d’atteindre de nouveaux paliers de croissance et de performance et de créer plus d’emplois.
Pour une plus grande efficacité, il a préconisé de donner plus de prérogatives et d’autonomie aux CCI, de faire évoluer leur mode de gouvernance, de leur donner plus de moyens humains et financiers… Ceci ne peut que servir l’intérêt des entreprises et celui du pays en général. Il a cité par exemple la gestion effective des registres de commerce qui est confiée aux CCI dans le monde entier à l’exception de la Tunisie.
Les CCI, animateurs du champ de bataille de l’économie
De son côté, Hervé de Charrette a estimé que le développement économique se joue essentiellement sur le terrain : ville par ville, entreprise par entreprise, région par région…c’est là que se gagne ou se perd la bataille économique.
Dans l’exercice des responsabilités, les CCI sont les animateurs de ce champ de bataille de l’économie et elles devraient être les porteurs d’un certain modèle de développement économique.
Les CCI sont, aussi, des organisations de terrain local et le maillon du milieu économique directement. Elles doivent considérer que leur proximité des entreprises est le point clé de leur mission. Cette mission qui doit être focalisée, selon Hervé de Charrette, sur leur contribution dans différents domaines, à travers l’accompagnement des entreprises, notamment les PME, la formation du personnel des entreprises pour assumer ses fonctions, et le développement du modèle économique, social et humain de la Tunisie moderne.
Etat – CCI : pour un partenariat plus participatif
Dans le même sillage, Omar Behi a souligné que les CCI tunsiiennes jouent un rôle important dans l’accompagnement des entreprises et le développement des activités économiques. Elles jouent, également, un rôle dans le développement du secteur de l’export en Tunisie, et ce, en diagnostiquant les secteurs exportateurs prometteurs, valorisant les moyens d’exportations dans les régions et résolvant les problèmes que connaissent les entreprises exportatrices.
Elles jouent, ainsi, un rôle important dans les relations de partenariat entre les hommes d’affaires tunisiens et leurs homologues étrangers, leur encadrement pour participer dans les évènements à l’étranger…Elles renforcent, de même, la compétitivité des entreprises dans les différents domaines par l’élaboration des études stratégiques, la disponibilité des marchés étrangers et les marchés cibles…
Le ministère déploie, quant à lui, les efforts pour aider les CCI afin de développer leurs rôles en tant qu’acteur principal dans le développement économique, et ce, par l’amélioration du système règlementaire, les mécanismes de travail, les programmes d’appui technique pour relever les défis économiques que connait la Tunisie.
Face à ces défis, le ministère va, selon M. Behi, renforcer ses relations avec les CCI. Des relations qui seront participatives ayant pour but essentiellement d’améliorer de plus les rôles et la mission des CCI et leur rayonnement dans les régions en tant que partenaires stratégiques du développement économique, notamment dans les régions..
Dans ce sens, le ministère optera, en collaboration avec les CCI, pour l’organisation des élections des CCI dans les plus brefs délais, la création des Commissions des CCI, la création d’un Conseil ou une Fédération nationale des CCI, le renforcement du partenariat entre les CCI sur le plan national et international à travers la création d’un réseau d’information généralisant les données économiques et commerciales et facilitant les contacts entre toutes les parties prenantes, le renforcement des Conseils régionaux des CCI pour valoriser leur rôle dans le développement régional.